Chronique

Simon Nabatov

Loves

Simon Nabatov (p), Rebekka Ziegler (voice), Tobias Christl (voice), Leonhard Huhn (sax, cl), Sebastian Gille (ts), Udo Moll (tp), Janning Trumann (tb), Axel Porath (alto), Nathan Bontrager (cello), Stefan Schönegg (b), Dominik Mahnig (d)

Label / Distribution : Leo Records/Orkhêstra

Loves représente une sortie inhabituelle pour le pianiste russe établi à Cologne. Ce projet de nature littéraire tourne autour de célèbres histoires d’amour comme celles qui ont lié les écrivains Henry Miller et Anaïs Nin ou les peintres Frida Kahlo et Diego Rivera, pour n’en citer que deux. Des extraits de lettres et de journaux, en allemand ou en anglais, sont chantés ou récités en alternance par Rebekka Ziegler et Tobias Christl qui, d’autre part, procèdent à des exercices de scat ou à des vocalises. À bien des reprises, ils évoquent Theo Bleckmann en raison du manque de sentimentalité et du calme de leur prestation.

Simon Nabatov a composé une œuvre qui n’est pas toujours facile d’accès où il alterne les passages structurés et les moments plein de liberté. Des passages orchestraux abstraits et langoureux abondent avant de se perdre parfois dans un chaos organisé ou une joyeuse cacophonie pouvant fournir une parfaite illustration d’un amour fou – « Amour Fou » étant d’ailleurs l’un des titres des huit compositions originales que ce disque égrène. En de rares occasions, les chanteurs sont uniquement accompagnés par Nabatov dans la tradition du lied pour des moments d’introspection. Enfin, la volonté du pianiste de privilégier un son d’ensemble transparaît dans le faible nombre de solos dévolus aux instrumentistes.