Chronique

Spreng, Sauzereau, Giongrandi

Dear Uncle Lennie

Camille-Alban Spreng (p), Benjamin Sauzereau (g), Marco Giongrandi (banjo)

Label / Distribution : Yolk Records

À partir d’une succession de miniatures aux titres chaque fois surprenants et romanesques, le trio franco-belge Dear Uncle Lennie construit une mécanique propice à l’exploration de territoires lointains. Évoquant les univers de Léonard Cohen ou Patrick Watson dans leur source d’inspiration, les trois musiciens investissent un univers folk où des mélodies qui sonnent comme évidentes permettent le déploiement d’images intérieures mouvantes.

Avec des effets de bandes son cinématographiques, voire de boîte à musique, l’association atypique d’instruments peu, voire jamais, entendus ensemble invente une forme qui s’apparente à de courts poèmes musicaux. Un piano capté avec beaucoup de rondeur, comme si les micros avaient été placés au milieu des cordes au moment de l’enregistrement, une guitare en arpèges tournant en pivot et un banjo vif placent le trio à mi-chemin entre la musique chambriste et la musique de feu de camp d’où s’échappent, au milieu d’arrangements soignés et toujours bienvenus, quelques brèves improvisations, elles aussi ambulantes et voyageuses.

La pochette réussie de ce disque, paru chez Yolk, invite à reposer son corps autour d’un feu protecteur et libérer ainsi un imaginaire qui gagne aussitôt les grands espaces américains.

par Nicolas Dourlhès // Publié le 19 février 2023
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