Chronique

Synestet

Les usures

Hélène Duret (cl, clb), Sylvain Debaisieux (ts), Benjamin Sauzereau (g), Fil Caporali (cb), Maxime Rouayroux (d)

Label / Distribution : Autoproduction

Même s’il n’en porte pas le nom, il s’agit d’un quintet mené par Hélène Duret. La clarinettiste signe en effet toutes les compositions de l’album – à l’exception d’un morceau écrit par le guitariste Benjamin Sauzereau. Elle en est également la productrice. De prime abord, on pourrait s’attendre à un album où la clarinette est mise systématiquement en avant. Ce n’est pas le cas dans ce disque où les cinq instruments sont « à égalité ». En revanche, ce qui est programmatique, c’est le nom du groupe. Le livret signale que « on nomme Synesthètes ceux qui ont gardé la perception de la réalité de la prime enfance », une définition ensuite déclinée puisque, toujours selon le livret, les synesthètes associent des chiffres, des lettres, des sons, des couleurs, des odeurs. De là à dire que le quintet revendique une approche originale du monde sensible, il n’y a qu’un pas qu’on franchira aisément.

A l’arrivée, on a un disque de onze pistes très variées puisque certains morceaux sont mélodieux – c’est notamment le cas pour « Coloured Clouds After an Exhibition » qui ouvre l’album, tandis que d’autres, à l’instar de « Tout ça pour ça », sont dans un registre plus grinçant. Deux, en l’occurrence « Almost » et « Barely », se révèlent si brefs qu’on les associerait volontiers à des intermèdes. L’album se termine avec « Les Usures », titre éponyme fait de feutre et de douceur.