Scènes

Boi Akih 7Extend au Bimhuis 🇳🇱

Le célèbre duo s’est produit en compagnie d’invités.


© Henning Bolte

Boi Akih est un duo d’Amsterdam qui, depuis 28 ans, se réinvente continuellement grâce à de multiples extensions. Sa plus récente manifestation est une étoile à sept bras néerlando-franco-américaine avec une solide foundation moluquoise et ghanéenne. Le duo, composé de la chanteuse Monica Akihary (d’origine moluquoise) et du guitariste Niels Brouwer, est rejoint par une équipe prometteuse : Hélène Duret à la clarinette basse, la Parisienne Fanny Météier au tuba, Peter Somuah de Rotterdam/Accra (d’origine ghanéenne) à la trompette, l’Amstellodamois Joshua Herwig au violoncelle et le Chicagoan Mike Reed à la batterie.

Monica Akihary et Hélène Duret © Henning Bolte

Ce n’est pas seulement sa longévité exceptionnelle qui fait de Boi Akih un phénomène à part sur la scène d’Amsterdam, mais aussi sa façon singulière de fusionner des influences musicales mélanésiennes, indiennes et africaines avec l’approche proprement amstellodamoise des musiques improvisées. Sa reconnaissance n’est pas simplement marquée par un calendrier de concerts chargé et une aide financière de structures gouvernementales, mais aussi par la remise de deux prix prestigieux : le Boy Edgar Award, la plus importante récompense du monde du jazz hollandais, pour Monica Akihary (2023), et l’Anugerah Kebudayaan Indonesia (AKI) State Award, un accessit honorant l’apport du duo Akihary-Brouwer à la diffusion de la culture indonésienne des Moluques, des îles de la Sonde et de Bali (2024).

La musique du septet est fondée sur les abondantes influences musicales susmentionnées et, en même temps, sur une fonction narrative à plusieurs voix qui se déploie à travers différents tempéraments, températures, tempos et textures durant ces rassemblements aviaires qui suivent les traces de leurs ancêtres :

Des oiseaux… rappelant des vibrations. Des oiseaux… à la poursuite des esprits cachés du sens, de la signification et des humeurs. Des oiseaux… pénétrant des lignes lumineuses confluentes.

Les musiciens font partie intégrante d’un ensemble de voix individuelles qui s’associent pour relater des récits collectifs significatifs dans ces sphères rituelles. Cela se traduit par une chorégraphie scénique en rangées verticales où les protagonistes se soutiennent et s’encouragent mutuellement tout en assumant la responsabilité de leur rôle et de leur expression individuelle. Ainsi, la musique se déploie en cercles, en mouvements ascendants et descendants où un nouvel équilibre s’installe à chaque fois, quelque part entre le brouhaha des voix et la pureté concentrée des chants sacrés.

Fanny Météier © Henning Bolte

Boi Akih 7Extend est un excellent exemple de collaboration internationale – et de programmation de Philippe Ochem. Le duo a une longue histoire avec le Jazzdor Strasbourg Festival. Lors de sa prestation en 2024 et d’une tournée aux Pays-Bas, ils ont recherché l’inspiration auprès de partenaires musicaux qui les aident à défricher de nouveaux sentiers. La clarinettiste Hélène Duret et la tubiste Fanny Météier sont deux flèches tirées du carquois d’Ochem. La confiance dont il bénéficie auprès des musiciens et sa capacité à soutenir de tels projets ont fait de ce groupe une nouvelle réussite.
La collaboration avec le batteur Mike Reed était depuis longtemps dans le viseur du duo et, finalement, leurs emplois du temps ont pu coïncider pour une courte tournée aux Pays-Bas (Rotterdam, Utrecht, Nimègue et Amsterdam). Le pari s’est avéré fructueux, ouvrant un nouveau chapitre dans l’histoire de Boi Akih avec de nouvelles pièces, de nouveaux sons et des défis productifs pour tous les participants. L’aventure vient tout juste de commencer…