Chronique

The Rongetz Foundation

Velvet Bullet

Stéphane Ronget (tp, dir), Simon Moullier (vib), Carlos Jimenez (fl), Tivon Pennicott (ts), Alexander Claffy (b), Jonathan Barber (dm),

Label / Distribution : Brooklyn Butterfly Sound

Nom d’un groove ! Le trompettiste producteur Stéphane Ronget, établi à New-York depuis un bail, relance sa Foundation, ce combo au service d’un jazz trempé dans le hip-hop et le funk qui n’oublie jamais de swinguer. Pour ce nouvel album, il a recruté des étoiles montantes de Big Apple. Comme le vibraphoniste Simon Moullier, adoubé entre autres par Herbie Hancock et Quincy Jones, qui déploie des ondes saisissantes à partir de ses lames et mailloches, tantôt douces, tantôt incisives. Carlos Jimenez, le flûtiste, vient de la Nuyorican Soul, cette fusion issue de la diaspora portoricaine : il dissémine des grappes de notes dans lesquelles l’urgence métropolitaine le dispute à une forme de malice tropicale.

Les autres musiciens ne sont pas en reste dans ces brûlots dansants : le saxophoniste s’affirme avec une conviction qui flirte avec la spiritualité, tant dans les solos que dans le jeu en section, et la section rythmique, en joie, dispense des couleurs chaudes à souhait. La présence, sur deux titres, du percussionniste de Snarky Puppy ne peut que faire décoller les c.. des canapés (autant pour la station assise à laquelle on nous voue pour les festivals estiveaux à venir). Quant à Ronget, s’il se fait discret à la trompette, c’est pour mieux nous saisir par les tripes au détour d’un trois temps somptueux, sur lequel il semble possédé par l’esprit d’un Freddie Hubbard, sans pour autant esquisser l’ombre d’un solo. Le délicieux impact de ces « balles de velours » ne peut que faire succomber de désir.