Chronique

Vincent Courtois

Mediums

Vincent Courtois (cello), Daniel Erdmann (ts), Robin Fincker (ts)

Label / Distribution : La Buissonne / Harmonia Mundi

« Mediums », dit Vincent Courtois, « c’est l’histoire d’une musique que j’ai imaginée puis écrite sur la page de mes souvenirs d’enfance, vécue par bonheur dans le monde fantasmagorique des forains ». Voilà pour la source, sinon le sens, à quoi on ajoutera que les superbes illustrations de la luxueuse pochette sont tirées de la collection personnelle de son père, Jacques Courtois, qui fut décorateur forain. Quant aux « mediums », ce sont ces personnages étranges, rencontrés au fil des spectacles forains, qui font de la retape pour que vous acceptiez de rentrer dans de petites salles où des choses étonnantes et des êtres bizarres vous attendent, et aussi plus simplement des personnes capables de vous mettre en relation avec votre futur, les êtres qui vous manquent, etc.

Musicalement, « medium » désigne un registre, précisément celui du violoncelle et du saxophone ténor. Il faut se souvenir que Coleman Hawkins, « père » du ténor, avait d’abord appris le violoncelle avant de se tourner vers le saxophone, le plus proche de son instrument d’origine. On est donc loin, avec la présence ici de deux saxophonistes, des ambiances de « cutting contest » propres au jazz de Kansas City, et on se situe dans une atmosphère plutôt apaisée où les trois voix se combinent, se complètent et s’harmonisent.

Peut-être un moment de répit, en tout cas de bonheur ressuscité, pour Vincent Courtois, avec cette suite de pièces aux tons plutôt fondus qui vous entraîne et vous charme, et dont on aime particulièrement la pièce éponyme, « Médiums », et son côté obsédant.