Chronique

Divine Pocket Bouncers

Divine Pocket Bouncers

Bruce Sherfield (voc), Bruce Mack (cla), Jared Michael Nickerson (b), Benjamin Sanz (dms)

Label / Distribution : Auto Productions

S’il existe encore quelques confins de la pop à ne pas avoir été enfermés dans une cartographie rigide et des classifications sévères, nul doute qu’on y retrouvera caché le quartet franco-étasunien Divine Pocket Bouncers. Ses membres, qui se sont rencontrés à la Miroiterie de Ménilmontant dans le cadre du festival Sons d’Hiver parlaient manifestement le même langage, un pur concentré de groove où hip-hop et funk se mêlent à quelques bulles de jazz. Ils livrent ici un premier album brillant et chaleureux où l’on découvre une base rythmique rugueuse et gourmande composée de Benjamin Sanz à la batterie et de Jared Michael Nickelson à la basse électrique. Le premier, ancien élève de Paco Sery, est un compagnon de route de Napoleon Maddox dans IsWhat ?! ; le second a notamment accompagné Melvin Van Peebles dans son inénarrable Wid Laxative.

Toutes ces influences fusionnent avec bonheur comme dans un grand melting pot de traductions populaires de la Great Black Music ; il suffit d’écouter l’intro de « Simmer Down », où les claviers de Bruce Mack ajoutent encore à la fougue généralisée. Cet ancien président de la Black Rock Coalition apporte au quartet une matière supplémentaire qui lui évite de se résumer à une confrontation permanente entre rythmique et chanteur. Il lui donne aussi un ton plus jazz qui le différencie des formatages électro qu’on voit par exemple chez les anglais de Belleruche. C’est cependant le flow bondissant et tirant vers les aigus de Bruce Sherfield qui porte la forte identité du groupe. Ce pur produit de la côte Est s’attache à un hip hop Old School qui n’aurait renié ni l’influence de Prince (évidente dans un morceau comme « Like Earth »), ni celle de James Brown, qu’il cite avec beaucoup d’humour dans le tonitruant « Wow ! ». Frappe sèche et basse grasseyante, toutes les recettes du groove sont là. Essayez, vous danserez encore !