Chronique

Elvin Jones

The Quintessence, New York City - Stockholm 1956 - 62

Label / Distribution : Frémeaux & Associés

La présence d’Elvin Jones au sein du quartet de John Coltrane (1960 - 1965) a fait de lui l’un des batteurs les plus célèbres des temps modernes. Célébrité due, entre autres, à une façon très paradoxale d’avoir incarné une sorte d’Afrique magique et imaginaire, alors même que son jeu fondamentalement ternaire l’éloignait complètement de ce continent, bien plus encore qu’un drummer comme Art Blakey, par exemple.

L’un des intérêts de la présente réédition est donc de documenter le travail d’Elvin auprès d’autres musiciens que Coltrane, et de donner nombre d’exemples de formes de jeu (par exemple aux balais) fort éloignés de sa forte manière auprès de l’auteur d’« Alabama ». L’autre découverte sera celle de sa très résistible ascension : en partie autodidacte, le frère de Hank et de Thad aura rencontré bien des difficultés à faire admettre un jeu qui semblait être dans l’incapacité de soutenir un tempo régulier, alors même qu’en réalité il cherchait les voies d’un drumming libéré de cette contrainte en évitant cependant de la nier.

Force de la nature, éternel enfant semblant découvrir la joie de jouer chaque fois qu’il montait sa batterie, Elvin Jones aura semblé une part de soleil échappée de l’astre majeur. Alain Gerber et Alain Tercinet signent des notes d’écoute de grande classe, comme il se doit et comme toujours.

par Philippe Méziat // Publié le 12 mars 2017
P.-S. :

Elvin Jones (dm) et selon les plages, Bobby Jaspar (ts), Paul Chambers (b), Tommy Flanagan (p), Sonny Rollins (ts), Pepper Adams (bs), Steve Lacy (ss), Gil Evans (arr, dir), John Coltrane (ts), Barry Harris (p), Freddie Hubbard (tp), Lee Konitz (as), Yusef Lateef (ts, fl), McCoy Tyner (p)