Sur la platine

Exhaustion w/ Kris Wanders

Kris Wanders est un véritable geyser musical


Pas le temps d’une entrée courtoise dans les conduits auditifs. Tout de suite c’est l’irruption violente et métallique.
Puis une plainte, longue, mezzo voce, du saxophone au milieu d’éclats sombres. On imagine bien que les choses ne vont pas en rester là.

C’est la rencontre d’un groupe de psy rock - Exhaustion- et d’un sax d’une fureur free assez rare, Kris Wanders.

Assez vite cette rencontre prend des allures de cataclysme. Le fauve Wanders est lâché et rien ne semble pouvoir l’arrêter. Le trio Exhaustion n’est d’ailleurs pas là pour le contenir, tant s’en faut. À l’inventivité et à la fureur du souffle se conjuguent les déferlantes et les déflagrations métalliques, les chants et borborygmes hallucinés de Duncan Blachford, les percussions de Per Byström, libres de toute entrave et pas du tout chargées d’entretenir une quelconque pulsation rythmique ; le vrai travail de soutènement de l’ensemble de l’édifice incombe à la basse de Ian Wadley.

Puis vient le temps d’un lyrisme puissant au sax, rejoint par le reste de la formation. Naturellement, ledit lyrisme s’intensifie, se fait progressivement exacerbé, et le trio Exhaustion libère à nouveau de hautes énergies.
Nous sommes totalement emportés par cette transe qui consume tout l’espace, tout notre corps. Nous en sortons totalement radieux, épanouis par cette liberté expressionniste, comme débarrassés de toutes les scories de la vie quotidienne et de ses guerres picrocholines.

Kris Wanders est un véritable geyser musical, en révolte contre les injustices sociales, mais un géant affable et attachant, qui s’est choisi un parcours atypique. On trouvera plus bas des liens vers les chroniques de ses trois derniers albums et celui de son concert mémorable aux Instants Chavirés. À chaque manifestation, sur scène, sur disque, une sensibilité saisissante et une inspiration de tous les instants.
Son site (aussi en français) www.kris-wanders.com liste sa discographie mais fait apparaître en creux un certain retrait de la scène.

Cette collaboration avec Exhaustion est, semble-t-il, sa dernière contribution discographique, d’ailleurs épuisée sur support physique. Il reste cette version numérique de 22 minutes. À ne pas lâcher.