Chronique

Kokotob

Flying Heart

Taiko Saitō (vib, marimba), Niko Meinhold (p), Tobias Schirmer (cl, bcl)

Label / Distribution : Clean Feed

Installée à Berlin depuis près de vingt ans, la japonaise Taiko Saitō ballade son vibraphone et son marimba entre jazz et musique classique. Le mode d’expression qui caractérise le jazz, au sens large, lui offre un terrain d’expérimentations plus libres, qu’elle explore à travers l’improvisation qui lui est chère. Ajoutant à cela des éléments de musique traditionnelle japonaise, la musicienne s’est bâti un petit monde sonore bien à elle.

En 2006, elle s’associait au pianiste allemand Niko Meinhold, pour enregistrer Koko, une sorte de réponse « clin d’œil » à Crystal Silence, un album qui réunissait en 1973 un autre duo vibraphone/piano, celui de Gary Burton et Chick Corea. Mais après avoir beaucoup exploré à deux, le besoin s’est fait sentir d’élargir le champ d’investigation. Ainsi, invitant Tobias Schirmer et ses clarinettes basse et soprano à interagir dans leur aventure, le duo KOKO est devenu le trio KOKOTOB.

Entre mélodies claires, chantantes, et ambiances sonores aux multiples couleurs, le trio déploie un univers non délimité, à travers dix morceaux dans lesquels il se plaît à expérimenter les figures tracées sur le vif. La singularité du son du marimba ou l’utilisation, parfois, d’un archet sur le vibraphone offrent des résonances orchestrales à la musique et décuplent l’ampleur du trio. Fruit d’une longue maturation, ce Flying Heart est de ces productions qui ne suivent aucune mode, au caractère intemporel. En d’autres termes, une valeur sûre.