Entretien

Morgane Carnet, l’indomptable

Rencontre avec une saxophoniste qui n’a pas fini de faire parler d’elle.

© Michel Laborde

A tout juste 30 ans, la saxophoniste Morgane Carnet fait partie de cette génération de musiciens décomplexés et touche-à-tout, qui dépoussière notre bon vieux jazz parfois englué dans ses certitudes. Membre de nombreux groupes, elle a fait son entrée l’année dernière dans la nouvelle mouture de l’Orchestre National de Jazz, dirigé par Fred Maurin.

- Vous êtes née en Bretagne puis avez grandi et étudié la musique à Coutances. Parlez-nous de cette période d’apprentissage.

J’ai commencé la clarinette à Lamballe (dans les Côtes-d’Armor) lorsque j’avais 9 ans puis j’ai continué mon apprentissage à l’école de musique de Coutances où mon père a été muté comme proviseur adjoint du lycée de la ville. L’ambiance y était sympa, j’avais plein de copains au sein de l’école de musique, je faisais partie de l’orchestre d’harmonie de la ville, de la fanfare Ziplaboum, montée par le prof de saxophone de l’école, dans laquelle on jouait de la musique des Balkans. Arrivée au lycée, j’ai découvert le fait de jouer en groupe avec les copains avec lesquels on préparait le concert de Noël de « la veillée du lycée ». C’est à cette période que j’ai commencé à faire une fixation sur la musique. 

- Quand on parle de Coutances, on pense immédiatement au festival Jazz sous les Pommiers. Quel est votre rapport avec ce festival ? Et avec son directeur Denis Le Bas ?

Jazz sous les Pommiers m’a évidemment permis de découvrir plein de musiques. J’y suis bénévole depuis mes 17 ans. J’y joue quasiment chaque année depuis 2011 : dans le off ou dans la rue tout d’abord, notamment avec le groupe Infernale Momus monté avec mes amis du lycée Philippe Boudot et Martin Daguerre, puis l’année dernière avec Pensées Rotatives, l’orchestre circulatoire dirigé par Théo Girard. Denis Le Bas et toute l’équipe organisatrice du festival sont très présents pour nous, n’hésitent pas à nous donner des coups de main pour nous aider à évoluer comme musiciens ; ils sont un peu comme des tontons ou des parrains.

je suis rentrée dans un magasin de saxophones et j’ai acheté le baryton qui était en vitrine. J’ai fait un chèque au vendeur et j’ai immédiatement appelé mes parents pour leur demander de m’avancer la somme que je n’avais bien évidemment pas…

- Vous avez abandonné la clarinette pour le saxophone ? Pourquoi ce choix ? Et pourquoi le baryton ? Cela a-t-il été compliqué de réapprendre un instrument ?

Je jouais de la clarinette par défaut. Au départ, je voulais jouer de la batterie mais c’était compliqué, nous vivions dans une toute petite maison, mes parents m’ont plutôt poussée à jouer d’un instrument plus petit, plus « pratique ». J’ai beaucoup aimé la clarinette pendant un temps, notamment la période de la fin du collège et du début du lycée où j’écoutais beaucoup de musiques des pays de l’est dans lesquelles la clarinette est très présente. Mais vers 19 ans, lorsque j’ai commencé à vraiment écouter du jazz et à avoir envie d’en jouer, l’idée de jouer du saxophone s’est mise à me trotter dans la tête. Le déclic a eu lieu lors d’une jam session où je jouais avec un saxophoniste baryton qui envoyait. Cet épisode m’a décidée à me lancer. Lors d’un week-end entre copains à Paris, je suis rentrée dans un magasin de saxophones et j’ai acheté le baryton qui était en vitrine. J’ai fait un chèque au vendeur et j’ai immédiatement appelé mes parents pour leur demander de m’avancer la somme que je n’avais bien évidemment pas (3500 € tout de même). Ils étaient - vous l’imaginez, furieux ! J’ai commencé à apprendre le baryton en autodidacte ; puis j’ai stoppé mon cursus de clarinette classique au conservatoire et j’ai commencé à me rendre régulièrement à l’atelier de jazz du conservatoire de Caen. L’été suivant je suis allée faire un stage dans le cadre de Jazz à Cluny avec le barytoniste Jean-Charles Richard que j’ai eu par la suite comme professeur pendant trois ans à Paris. Le passage de la clarinette au baryton s’est fait de manière assez instinctive, mise à part réapprendre à bien gérer le souffle. Techniquement ça n’a pas été compliqué du tout. 

- Comment êtes-vous venue au jazz et aux musiques improvisées ?

Au jazz, comme on l’a évoqué plus tôt, par Jazz sous les Pommiers, les groupes au lycée, les copains du lycée, puis la classe de jazz au conservatoire de Caen, des stages l’été, les conservatoires d’arrondissement à Paris, une année d’échappée à Jazz à Tours puis le conservatoire de Montreuil où j’ai passé mon DEM, avec notamment Stéphane Payen et Malo Vallois comme professeurs.
La première rencontre avec les « musiques improvisées » a eu lieu pendant mon année à Tours où nous avions un cours d’histoire du jazz par le génial saxophoniste Alexis Heropoulos qui nous faisait partager généreusement sa passion du free jazz en nous faisant écouter plein de trucs incroyables. J’ai creusé ensuite en ce sens par moi-même. Je suis même allée l’année d’après au festival Météo [1] avec Blanche Lafuente. [2]

- Quand on pense saxophone baryton, on pense évidemment à Gerry Mulligan ou Pepper Adams, mais également plus proche de nous, à François Corneloup et Daunik Lazro. Ces musiciens vous ont-ils inspiré ? Plus généralement quels sont les musiciens qui vous inspire ?

Effectivement, ces quatre musiciens m’ont tous inspiré à un degré divers, notamment Pepper Adams qui tient le rôle principal dans le morceau « Moanin’ » de Mingus (sur l’album Blues & Roots, Atlantic, 1960) qui est LE morceau qui m’a donné envie de jouer du baryton. 
Et j’ai complètement scotché aussi pendant un certain temps (vers mes 21 ans) sur l’album Jardins ouvriers (Evidence, 1998) de François Corneloup. J’ai d’ailleurs eu la chance de pouvoir jouer avec lui cet été au festival Kind of Belou, j’étais très heureuse et honorée de le rencontrer !
J’ai aussi un très beau souvenir d’un concert de Daunik Lazro au festival Jazz à Luz l’année dernière, en solo dans un jardin… c’était magnifique.

- Votre musique n’est pas dogmatique. Elle semble ouverte aux quatre vents, mais avec une énergie brute toujours présente. Quelles sont les musiques qui vous transportent et qui vous inspirent ?

La liste est longue mais actuellement et depuis d’ailleurs 2 ou 3 ans, je reviens toujours à la chanteuse Solange. Vous trouverez sûrement ça étonnant pour une saxophoniste de free mais un ami m’a fait découvrir son album A Seat at the Table et je suis restée scotchée. Cet album est magnifique, c’est de la dentelle, le jeu avec le silence est extrêmement fin, chaque son n’est pas là par hasard, je suis complètement fan. Idem pour son dernier album When I Get Home. Mais sinon, il y a aussi la rappeuse Kate Tempest, que je suis allée voir en concert à chaque fois qu’elle est venue à Paris, The Internet, Horse Lords, Dog Faced Hermans, Tortoise, Björk.

je ne trouverais pas de sens à m’exercer seule s’il n’y avait pas le but du concert

En ce qui concerne les saxophonistes, John Coltrane, Ornette Coleman (notamment l’album Science Fiction), Albert Ayler et Eric Dolphy m’ont beaucoup inspirée. L’Art Ensemble of Chicago et Mingus sont également deux influences majeures. Je suis aussi souvent transportée et/ou inspirée en allant voir mes ami.e.s musicien.ne.s avec qui j’évolue musicalement et qui ont par ailleurs d’autres groupes comme Talune, Where is Mr R ?, Belvoir, Camoufleur… pour n’en citer que quelques uns. 

- Récemment je vous ai vue en concert à la Dynamo de Pantin lors de votre passage à Banlieues Bleues avec Qonicho Ah !. Vous avez un jeu très brut, expressif, physique. Quel est votre rapport à la scène ?

Le fait de jouer de la musique en direct en présence d’autres personnes, personnellement me donne beaucoup d’énergie. Ça n’est pas du tout pareil quand je joue seule, disons que c’est un peu comme si je parlais toute seule, même si c’est obligatoire de passer par là, évidemment, pour s’exercer. Mais je ne trouverais pas de sens à m’exercer seule s’il n’y avait pas le but du concert ou a minima de donner à entendre ma musique sur un support quelconque par la suite. Le fait de jouer pour des gens, de manière la plus intègre et naturelle possible, est une évidence pour moi dans mon activité de musicienne. Ce que je préfère à ce propos, c’est quand il n’y a pas de scène, c’est à dire pas de différence d’espace entre le public et les « acteurs ». Ce que je préfère, c’est quand on joue au milieu, par terre, avec les gens autour. 

- Le concert dont on parle a été un peu chamboulé. Vous avez terminé en trio avec la trompettiste portugaise Susana Santos Silva. C’était comment ? Quelle est votre relation avec elle ?

C’est drôle car au départ, nous avions proposé à Xavier Lemettre (directeur du festival Banlieues Bleues), Qonicho Ah ! + Susana Santos Silva et finalement il a eu envie de nous faire jouer plutôt sur la formule duo (ce qui nous allait aussi très bien). Nous nous sommes retrouvées en co-plateau le même soir. Puis la situation, chamboulée par le coronavirus, a fait que Susana fut la seule du quartet à être venue ; c’est naturellement que l’on s’est regroupées toutes les trois pour terminer la soirée. Nous nous sommes rencontrées avec Susana au sein de l’ONJ il y a un an. Nous avons en commun le goût de l’improvisation même si nos musiques sont très différentes. J’aime beaucoup sa musique, je me sens proche de son énergie « brute » justement. Et nous nous entendons très bien par ailleurs. 

- On ressent une très grande complicité avec votre partenaire au sein de Qonicho Ah !, la batteuse Blanche Lafuente ; un regard, un geste, vous semblez vous comprendre instantanément. Parlez-nous de votre rencontre et de votre relation.

Nous nous sommes rencontrées au conservatoire de Montreuil il y a cinq ans. Ça a été un coup de foudre amical et musical ; une semaine après, nous avons commencé à faire une session d’improvisation par semaine ; on réservait une salle avec une batterie au conservatoire et on jouait. Ça a duré environ deux ans.
Nous avons monté Qonicho Ah ! trois mois après s’être rencontrées, ça a été hyper vite et naturel. On se comprend bien, on est assez proches sur plein de points (culturellement, issues du même genre de famille, filles musiciennes dans un milieu de mecs, pas plus que ça le goût des standards de jazz…), sur la même longueur d’onde quoi.
Même si maintenant Blanche est repartie vivre à Marseille, ça ne change pas, on ne fait plus trop de sessions de travail mais la musique est toujours là, on est toujours aussi proches et on se donne au maximum à chaque concert. 

- Vous multipliez les projets, jouez dans de nombreux groupes (Selen Peacock, Infernale Momus, Fantôme…). Est-ce important pour vous de ne pas vous enfermer dans une voie, un style ou un groupe ? Décrivez-nous ces différents groupes.

Je dirais naturel plus qu’important. La musique est tellement riche et large, ça m’ennuierait de jouer toujours le même genre de truc. C’est cool de varier les plaisirs, autant musicalement qu’humainement.
Selen Peacock est le groupe de mon ami du lycée Johan Saint (superbe compositeur, guitariste et chanteur) avec Martin Daguerre (sax), François Le Roux (basse) et Augustin Bette (batterie). On peut dire que c’est un genre de pop hybride. 
Infernale Momus est notre vieux trio avec Martin Daguerre et Philippe Boudot ; on définit notre musique comme du jazzcalva car c’est un gros méli-mélo de plein de choses. On a beaucoup joué depuis 7 ans mais là on ne joue plus vraiment car on se concentre tous sur d’autres choses. 
Fantôme [3] (Alexandre Du Closel, Jean-Brice Godet, Luca Ventimiglia) est un quartet de musique répétitive avec des amis que j’ai rencontrés à Paris, évoluant tous également dans le milieu du free. (Quand je dis « free », ça n’est pas spécialement « free jazz » mais ce qui s’apparente aux musiques improvisées inspirées par le free jazz).
Depuis un an, je remplace beaucoup également dans le Surnatural Orchestra qui présente toujours des « concerts-spectacles » très généreux dans lesquels je me retrouve complètement. 

- Quelle est la part entre écriture et improvisation dans votre musique ? Comment qualifieriez-vous votre musique ?

Ça dépend des groupes, l’improvisation dans Selen Peacock a une toute petite place, c’est une musique qui s’exprime par l’écriture. Dans Qonicho Ah ! au contraire on improvise à 90%. C’est plus partagé dans Infernale Momus. Avec Fantôme c’est particulier, nous improvisons dans un cadre tonal strict qui bouge très peu et dans un mode de jeu répétitif.

- Vous avez co-fondé le collectif 2035. Parlez-nous de cette expérience.

Je ne suis pas la mieux placée pour parler de 2035 car je n’y suis plus vraiment active depuis quelques mois : je suis sur trop de fronts à la fois. On a décidé de monter ce collectif il y a deux ans car nous étions une petite bande de copains musiciens évoluant tous dans une direction musicale proche (en gros le free et l’improvisation). On multipliait les concerts d’impro dans des bars, comme le Zorba à Belleville, Le Petit Balcon à Ménilmontant (où je faisais la programmation). On montait des groupes éphémères, on jouait tout le temps ensemble.
C’était encore une fois naturel de se regrouper, pour aller plus loin, rassembler des forces autour d’un même projet autant musical que politique. Le projet jusque là se décline en deux axes : proposer et organiser des soirées musicales au café de Paris (bar où la musique est programmée par nos amis du collectif Pieg), ouvertes le plus possible pour ne pas rester dans un entre-soi dans lequel on se retrouve vite enfermé au sein de ces petites niches que sont les musiques free et expérimentales. Et continuer de jouer, créer et enregistrer toute cette musique. Il existe d’ailleurs une page 2035 sur la plateforme Bandcamp où on peut écouter les différents groupes du collectif. 

- Est-ce indispensable aujourd’hui de se regrouper avec d’autres musiciens pour faire vivre sa musique ?

Si on parle de « faire vivre sa musique », c’est plus facile de se regrouper mais pas indispensable : pour jouer dans les bars et tous les petits lieux sans argent, on peut se débrouiller seul, même si c’est plus dur et beaucoup moins chouette. Maintenant, avec Youtube et toutes les plateformes musicales sur internet, on peut facilement partager sa musique. 
Si on parle de « vivre de sa musique », j’ai l’impression que ça n’est pas tant de se regrouper avec d’autres musiciens que d’être en contact avec des professionnels du secteur, des programmateurs, des structures financières, des aides, etc.. C’est la triste réalité mais je crois que c’est plus comme ça que ça marche malheureusement, avoir les bons contacts, être repérée, avoir le vent dans le dos (ce qui m’arrive en ce moment, rires).

Le fait d’être une femme, en plus d’être saxophoniste, m’a sans doute aidé, dans ce contexte politique qui tente de ramener la femme à l’égal de l’homme

D’ailleurs, tout m’est un peu tombé dessus dernièrement, je m’explique : il y a encore deux ans, je donnais mes 10 heures de cours hebdomadaires, je faisais la programmation du Petit Balcon, je jouais dans les bars et gagnais ma vie chichement comme ça. Je commençais quand même à rencontrer et jouer avec de plus en plus de gens et « avoir une petite place » dans le milieu, du fait de multiplier les rencontres improvisées. Puis d’un coup, Fred Maurin m’a appelé pour faire partie de la prochaine équipe de l’ONJ (Orchestre National de Jazz NDLR). Je n’en revenais pas, je ne l’avais jamais imaginé, tellement j’étais loin de tout ça. Le fait d’être une femme (en plus d’être saxophoniste, of course) m’a sans doute aidée, c’est inédit, dans ce contexte politique (qui tente de ramener la position de la femme à l’égal de l’homme) où un effort est mis sur la présence de musiciennes de jazz, d’avoir une place au sein de l’ONJ.
Cela m’a donné de la crédibilité et de la visibilité, ce qui fait que d’un coup, certains programmateurs s’intéressent à ce que je fais. Je me suis bien bougée et j’ai beaucoup bossé certes pour en arriver là mais n’empêche que la part de chance, de rencontres, de sociabilité, de contacts, tous ces tas de choses qu’on ne contrôle pas vraiment, fait que l’on peut faire vivre sa musique ou pas. 

- Êtes-vous attachée à l’objet disque ? Ou pour vous le support importe peu pourvu que vous puissiez diffuser votre musique ?

Pour moi, le support importe de moins en moins. Avant j’étais très attachée au disque mais je me rends compte que j’en ai des tas qui traînent partout et prennent la poussière. Je n’en achète maintenant que très rarement. Peut-être simplement que ma phase matérialiste est passée. Finalement, je me pose la question de l’intérêt de l’objet, étant donné que la musique peut s’écouter autrement et de manière moins encombrante. Après, je comprends les gens attachés aux disques et/ou aux vinyles !
Pour ce qui est de la diffusion, la plupart des gens n’achètent plus de disques, sauf en fin de concert, pour le souvenir, ou pour soutenir les artistes. Donc pour ça, ça peut être bien d’en avoir quelques-uns sous le coude, et j’avoue que pour soi-même, on est content de marquer le coup en sortant un objet en dur avec sa propre musique dedans. 

- Aujourd’hui tout va très vite pour vous : l’ONJ, Banlieues Bleues, le projet transatlantique The Bridge, n’avez-vous pas un peu le tournis ?

Si, carrément, je fais des crises d’angoisse à cause de ça (rires). Faut apprendre à s’organiser, à gérer son temps ; mais oui c’est intense, et à vrai dire, je vais calmer le jeu car je n’ai plus beaucoup de vie autre que la musique et ça me stresse. Je n’arrête pas de me plaindre auprès de mes amis, ça m’embête, alors que en vrai, c’est hyper exaltant et cool tout ce qui se passe, je bosse avec plein de gens super et intéressants et qui me nourrissent énormément musicalement, tout ça dans un cadre hyper bienveillant.
Franchement je n’ai justement pas à me plaindre, mais à profiter car ça ne durera pas ; je dois juste calmer un peu le rythme en disant non à certaines choses malgré mon enthousiasme.  

- Quels sont vos projets à venir ? Albums, concerts,… ?

Étant en résidence à la Dynamo cette année, j’ai monté un quartet où nous jouerons ma musique. C’est un projet très écrit, avec les amis Maïlys Maronne (claviers), Olivia Scemama (basse) et Waly Loume (batterie). Le concert de restitution devait avoir lieu le 28 mai à la Dynamo.
On vient d’enregistrer notre troisième album avec Selen Peacock, qui sortira à l’automne ou l’hiver prochain. 
Sinon, on va essayer de trouver le temps de développer Qonicho D ! avec la bassiste Fanny Lasfargues, rencontrée récemment [4] et qui vit à Marseille et sessionne régulièrement avec Blanche. 
Il y a également une piste pour faire partie de l’équipe du prochain spectacle du Surnatural Orchestra. J’aimerais bien, à suivre.
Je suis très contente aussi de faire partie du nouveau projet de Boris Boublil (claviériste et guitariste) , avec Antoine Berjeaut (trompette), Robin Fincker (sax et clarinette), Csaba Palotai (guitare), Jesse D. Vernon (violon), Théo Girard (contrebasse) et Sacha Toorop (batterie). Nous devions entamer notre résidence à Brest début avril mais dans le contexte actuel, elle est reportée à l’automne.

- Question bonus : Ça fait quoi de faire partie de l’ONJ ?

Au début, ça fait bizarre, je me demandais un peu ce qui se passait, si c’était vraiment réel, à mon niveau ! Et puis finalement, assez vite, c’est comme dans n’importe quel groupe, on bosse les partitions en amont chez soi, on répète et on joue en concert, rien d’extraordinaire ! L’équipe est très cool, il y a une très bonne ambiance, tout le monde est humble, j’adore le programme musical donc franchement, c’est super.
On ne joue pas énormément car Fred a décidé de faire jouer plusieurs projets en parallèle avec différentes équipes de musicien.ne.s pour aussi en faire profiter plus de monde, ce que je trouve très bien. 

par Julien Aunos // Publié le 10 mai 2020

[1Festival mulhousien réputé pour sa programmation libre et aventureuse.

[2Batteuse avec qui elle montera le duo freejazzrock Qonicho Ah !.

[3Tout juste lauréat du programme Jazz Migration.

[4Et avec qui Morgane partira jouer en octobre prochain à Chicago dans le cadre du projet The Bridge en compagnie de Damon Locks, Macie Stewart et Jozef Dumoulin