Chronique

Peggy Lee

The Peggy Lee Band

Peggy Lee (cello), Brad Turner (tp, bugle), Jeremy Berkman (tb), Tony Wilson (g), Chris Tarry (b), Dylan Van Der Schyff (dm, electronics).

Label / Distribution : Spool

La montée en puissance médiatique de certains musiciens talentueux, inconnus hier et presque « stars » aujourd’hui (Dave Douglas pour le passé récent, Ellery Eskelin demain), ascension qui s’effectue en dehors des circuits - fermés et sans issue - des majors, qui n’ont décidément rien compris au monde de la musique, produit par contrecoup l’apparition de labels nouveaux, et passionnants, qui trouvent dans la qualité globale des instrumentistes et compositeurs actuels matière à de bien belles réalisations. En voici une : Peggy Lee la violoncelliste - présente aux côtés de François Houle, un autre nom à retenir, dans le disque « Songlines » In The Vernacular« , enregistré avec Dave Douglas – tiens ? – et Van Der Schyff, mais aussi en duo avec Carlos Zingaro dans le »Western Front« de chez hatoLOGY – Peggy Lee donc construit habilement son univers à partir de thématiques lyriques et sereines (Message To Little Shoe), où la volonté narrative est présente, et se donne en de longs crescendos (Two Stories, Walk Home, Long Beach, qui devrait être un »hit"), quand elle n’a pas recours, pour durcir le propos, à des effets électroniques en usage aujourd’hui, qui dérapent vers des épisodes brouillés sans jamais s’y réduire. Brad Turner et Jeremy Berkman n’ont rien à envier à nos plus excellents cuivres, ils ont l’art des sons filés, bouchés, débouchés, torturés ou suaves. Le monde actuel, avec le besoin éperdu du chant qui s’y désire et s’y trouve, mais aussi avec les rages qu’il déclenche. Et si j’ai le sentiment de parler de moi en écrivant cela, c’est bien parce que cette musique me parle…