Chronique

Quost/ Ali / Harris

Dawá

Timothée Quost (tp, electronics), Ishmael Ali (cello, g, electronics), Bill Harris (dm, electronics)

Label / Distribution : Amalgam

Par cette collaboration inédite et bien tombée, Timothée Quost poursuit son exploration émancipatrice. Cet enregistrement est la trace d’une première rencontre entre le trompettiste français et deux musiciens américains : le violoncelliste/guitariste Ishmael Ali, basé à Chicago et New-York, ainsi que le batteur Bill Harris, de Chicago.

Ces trois-là confrontent leurs expérimentations et harmonisent leurs dérapages. Il s’en dégage une idée de chorégraphie, de fluidité. La rudesse apparente est en réalité une subtile combinaison de sons sensibles, fragiles, qui ouvrent des pistes d’improvisation à n’en plus finir. Une nostalgie s’immisce entre les interstices électroniques qui se confrontent à une acoustique saisissante. Le soin apporté à l’esthétique sonore du disque n’est pas anecdotique dans sa réussite.

Plus on se penche sur Dawá, plus on a cette impression de bebop, d’un lien à des racines musicales très profondes, qui aboutissent à une floraison en 2020. L’alchimie a opéré, et Dawá, comme un Polaroid, témoigne de ce moment enregistré en un jour, totalement spontané. Et très bien joué.