Chronique

Rémi Gaudillat Sextet

Electric Extension

Rémi Gaudillat (tp), Fred Roudet (tp), Loïc Bachevillier (tb), Laurent Vichard (clar basse et Moog), Philippe Gordiani (g), Fabien Rodriguez (dms, perc). 
Invités : Laurent Fellot (voc), Louis Sclavis (clar), quatuor à cordes Seigle

Label / Distribution : Z Production

Allons à l’essentiel : Electric Extension, album sorti en plein confinement en avril 2020, est une œuvre fantastique que l’on aime écouter et réécouter comme la bande-son d’un grand spectacle ou d’un film qui nous ouvrirait de vastes horizons.

L’auteur, Rémi Gaudillat, le présente comme un voyage imaginaire et intime, où se mêlent les multiples influences qui l’ont nourri pour tracer sa propre route - que ce soient « la liberté du jazz et l’énergie du rock, les rythmes et la danse d’une Afrique fantasmée, le souffle et les grands espaces d’un Nord rêvé » - et l’on peut confirmer qu’il atteint sa cible.

En huit compositions originales, l’album nous embarque en effet du début à la fin et s’avère particulièrement vivifiant, jusqu’au repos conclusif interprété par un quatuor à cordes invité.

Nos deux pièces préférées : « Envol » pour ses motifs rythmiques répétitifs qui amènent un caractère hypnotique et « Miss Sixtine », pour la tension instaurée dès l’incipit.

Les compositions sont foncièrement électrisantes et énergiques, c’est certain, mais le titre Electric Extension voulait désigner au sens littéral l’extension électrique - par l’adjonction des guitares et percussions - apportée à la formation de base de Rémi Gaudillat, un quartet uniquement composé de soufflants, sans saxophone, qu’il a initié depuis 2012.

Ce quartet de soufflants ou « fanfare chambriste » selon les termes de son fondateur, se nomme le Possible(s) Quartet et réunit Rémi Gaudillat et Fred Roudet (trompettes et bugles), Loïc Bachevillier (trombone) et Laurent Vichard (clarinette, claviers), artistes de la scène lyonnaise.

Après leur album hommage à David Bowie que l’on avait vu sur scène lors du Crest Jazz Festival 2019, Rémi Gaudillat a construit sa nouvelle création en sextet, un sextet puissant qui charge les morceaux en tension, par la guitare de Philippe Gordiani et les percussions de Fabien Rodriguez. Cette extension électrique (du Possible(s) Quartet) rend possible une approche comparable à celle des grands ensembles.

En complément de l’album Electric Extension, un second album intitulé Dans la Lune nous offre un conte poétique musical, lu d’une façon presque hypnotique par Laurent Fellot, écrit et composé en direction du jeune public.