Portrait

Sanem Kalfa : chanteuse et musicienne en puissance

Portrait de la chanteuse d’origine turque Sanem Kalfa en partenariat avec le magazine néerlandais Written in Music.


Parfois, on entend une voix dont on souhaite aussitôt qu’elle soit écoutée bien davantage. À l’été 2021, lors du fameux Südtirol Jazz Festival Alto Adige, j’ai entendu la chanteuse Sanem Kalfa dans le cadre de Black Sea Songs, un ambitieux projet réunissant le violoniste/guitariste George Dumitriu et le touche-à-tout Joachim Badenhorst. Sa voix était si intense et audacieuse à la fois que j’en suis immédiatement tombé sous le charme.

Après quelques recherches, je me suis rendu compte que Black Sea Songs était déjà son troisième album. J’ai vite appris qu’elle n’est pas seulement chanteuse mais aussi violoncelliste et qu’elle est née à Trabzon, une ville située sur la mer Noire, dans le nord-est de la Turquie. De là ces interprétations intenses de chansons de la mer Noire. Sa belle voix, toujours à la recherche de voies nouvelles/modernes à partir des traditions ancestrales de son lieu de naissance, l’a finalement menée au Conservatoire de musique de Groningen. Elle y a trouvé de nouvelles façons d’utiliser sa voix, ainsi que de nombreux musiciens avec qui faire de la musique aventureuse. Elle s’est distinguée au fil des ans lors de plusieurs concours de chant, remportant le premier prix de la Shure Montreux Jazz Vocal Competition, dont le jury était présidé par le célèbre Quincy Jones.

Elle a réalisé un premier album Nehit en 2014 pour enchaîner en 2018 avec DANCE, un album pour voix et guitare, dans lequel elle a formé - et forme toujours - un merveilleux duo avec le guitariste/violoniste roumain (étudiant au conservatoire d’Amsterdam) George Dumitriu. Un duo qui a donné de nombreux concerts au fil des ans dans le monde entier et qui a été repéré par des festivals et invité à jouer dans plusieurs autres formations par la suite. Kalfa est une de ces nombreux musiciens internationaux qui, par l’intermédiaire du Conservatoire de musique d’Amsterdam, font une percée importante en Europe : le pourcentage d’étudiants étrangers dans ce conservatoire dépasse désormais les 75 %.

Si l’album Black Sea Songs donne la mesure de son avenir, il est particulièrement brillant. Kalfa a la grande classe, non seulement de convaincre mais aussi de le faire en se montrant aventureuse et imprévisible. Cela lui a valu de se produire à plusieurs reprises au fil des ans avec d’autres musiciens intéressants jouant dans le monde entier. Bien sûr, la voix de Kalfa est imprégnée de ses origines familiales, mais elle la pousse en même temps vers de nouveaux horizons, tout comme sa musique qui va du traditionnel au jazz en passant par le nouveau classique.
Un talent improbable, non seulement à la voix mais aussi au violoncelle, qui, pas plus tard qu’en mars dernier, dans un Bimhuis d’Amsterdam qui affichait complet, a élaboré un nouveau projet MYSTERIOUS LAYERS (une commande du lieu avec la clarinettiste Kamucan Yalçin , la batteuse Sun Mi Hong, la chanteuse et contrebassiste mexicaine Fuensanta Méndez et la pianiste Marta Warelis, et a complètement conquis le public. L’avenir appartient à Sanem Kalfa.

par Dick Hovenga (Written in Music) // Publié le 5 mars 2023
P.-S. :

Cet article est publié simultanément dans les magazines européens suivants, à l’occasion de « Now’s the Time » une opération de mise en avant des jeunes musiciennes de jazz et blues : Citizen Jazz (Fr), JazzMania (Be), Jazz’halo (Be), London Jazz News (UK), Jazz-Fun (DE), Giornale della musica (IT), Written in Music (NL) et Donos Kulturalny (PL).

This article is co-published simultaneously in the following European magazines, as part of « Now’s the Time » an operation to highlight young jazz and blues female musicians : Citizen Jazz (Fr), JazzMania (Be), Jazz’halo (Be), LondonJazz News (UK), Jazz-Fun (DE), Giornale della musica (IT), Written in Music (NL) and Donos Kulturalny (PL).

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