Chronique

Ståle Storløkken

The Haze of Sleeplessness

Ståle Storløkken (synth, el org, Rhodes, cymbal, gamelan, voc)

Label / Distribution : Hubro

Ståle Storløkken est un faiseur d’images, produites par des élucubrations onduleuses, électroniques et aériennes. Où les ondes créent des mondes. Il nous bouscule, nous emmène loin pour nous faire perdre un peu pied. On assiste à la confrontation entre deux entités dans un échange aigu/grave incessant. Avant de descendre toujours plus dans un gouffre de résonances, et disparaître. Une beauté toute mélancolique émerge et l’on est saisi.

Tomber dans les rouages d’un conte abîmé, bricolé sur du bois, dans les allées encombrées des couloirs souterrains où se forme une chorégraphie de l’évitement. On avance dans une nuit sombre et enneigée, entouré de végétation. Le bruit d’un tube en métal qui roule à toute vitesse, comme sur un tapis, en annonce l’issue. Un disque poreux l’entaille, le redessine, ses interventions dans la matière en dirigent la gamme et auront raison d’un groove pourtant déterminé. Dédale de tubes et de perles dans un monde sous-terrain qui remonte vers la sécheresse électrique de l’air sous le soleil.

La brume de l’insomnie, c’est son nom, regorge d’images et de sensations. Une expérience sonore qui ne s’arrête pas vraiment, mais qui doucement se dissout.