A travers ses voyages et ses collaborations aux côté de musiciens de la métropole, de la Réunion, des Antilles, du Sénégal, de Guinée ou du Mali, Xavier Roumagnac s’est nourri de toutes ces influences pour transcender les genres - les époques même - et proposer une musique très personnelle, un métissage musical avec pour point central, toujours, le rythme.
Pour ce premier album, le batteur compositeur réuni avec aisance synthétiseurs vintage, section cuivres, percussions traditionnelles, et part sur les routes du jazz, des musiques africaines, de l’électro et du rock progressif. Très entouré, c’est une sorte de big band hétéroclite qui opère sur ce disque brillamment orchestré et maîtrisé de bout en bout. Le titre qui donne son nom à l’album, « Sirènes » (écrit le lendemain des attentats du Bataclan), révèle un sens affiné de la composition, une montée en puissance garnie de belles émotions. « Koupé dé Karré » exhorte à la danse, « D’Abbey à Barack » véhicule une sorte de transe hypnotique.
Au sein de cet univers éclaté et disparate, qui invite autant au mouvement qu’à la contemplation, la mélodie et l’émotion gardent une place de choix. Treize titres très variés, une heure vingt de musique puissante, généreuse et inventive. Il y a un monde à découvrir dans ce très réussi Sirènes. Un monde à côté duquel il serait dommage de ne faire que passer.