Chronique

Igor Gehenot

Delta

Igor Gehenot (p), Viktor Nyberg (b), Jérôme Klein (dms), Alex Tassel (bugle)

Label / Distribution : Igloo

Après deux albums en trio, Igor Gehenot opte pour une formation en quartet et revient avec Delta, qui parait chez Igloo records. Un disque qui confirme le talent du jeune pianiste et marque une étape supplémentaire dans une carrière qui ne cesse de prendre de la hauteur, depuis la sortie de Road Story en 2012.

Avec cette formation inédite et internationale, qui comprend le contrebassiste suédois Viktor Nyberg (Pierrick Pédron), le batteur luxembourgeois Jérôme Klein (Guillaume Vierset Quartet, Taly Toké) et le bugliste breton Alex Tassel (Eric Legnini, Daniel Romeo et Manu Katché), Igor Gehenot nous témoigne la délicate attention d’un disque qui ne s’oublie pas, au potentiel addictif indéniable.

L’album démarre par une introduction du pianiste en solo, tout épurée, qui nous berce et vient gentiment nous chercher. Au point que, lorsqu’arrivent les premières notes de « December 15 » , on est déjà embarqué, et rien de ce qui suit ne nous fera décrocher. Si le disque est d’humeur changeante, il ne perd jamais la force qui le caractérise et qui fait son empreinte. La mélancolie côtoie des swings énergiques et des exercices de haute voltige entre improvisateurs, le tout servi par un groove impeccable, avec toujours beaucoup de subtilité et de justesse dans l’intention. La qualité des compositions est à la hauteur des musiciens qui les interprètent, et les mélodies, chantantes, s’imprègnent rapidement.

Un disque porteur d’émotions, servi par des musiciens qui semblent avoir toujours joué ensemble. Pour un coup d’essai, c’est un coup de maître, et en attendant - on l’espère vivement - d’autres productions du quartet, voilà de quoi accompagner les beaux jours, comme les belles soirées.