Entretien

Surnatural Orchestra, 20 ans à fabriquer la fête

A l’occasion des vingt ans de l’orchestre, rencontre avec quelques-uns de ceux qui font le Surnatural Orchestra, objet à part dans le paysage européen et aventure poétique et politique.

Surnatural Orchestra © Yann Bagot

Ça fait 20 ans qu’ils nous enchantent, 20 ans qu’ils nous émeuvent. Si nous nous sommes maintes fois entretenus avec des musiciens du Surnatural Orchestra passés ou présents individuellement, nous n’avions jamais ouvert nos pages à l’orchestre en lui-même. Le voici à plusieurs voix, avec son fonctionnement démocratique et sa réflexion permanente, politique, sur le rôle social de la musique et la fonction du musicien. Du cirque au cinéma, de l’essence du spectacle aux racines de la fête, alors que s’ouvre pour cette fin d’année 2021 une série de spectacles sous un beau chapiteau, le Surnat’ a toujours su inventer et se réinventer. A commencer par cette période COVID où l’orchestre a imaginé le Karaoké de façade, pour faire chanter les habitants de Bagnolet ou de Romainville.

Rencontre d’orchestre atypique, et tellement poétique, avec Cléa Torales (fl), Christine Nissim (administratrice), Nicolas Stephan (sax, voc), Léa Ciechelski (sax, fl), Judith Wekstein (btb), Boris Boublil (cla), Baptiste Bouquin (cl), Jeannot Salvatori (sax) et Antoine Berjeaut (tp)

- Le Surnatural Orchestra a vingt ans, On ne va pas tout de suite parler du bilan, mais quels sont les souvenirs qui affleurent ?

Christine Nissim : Un verre de champagne dans l’herbe au Festival Pouët à Saint-Agil. Nicolas Stephan : Des rires, des tasses de café. Lea Ciechelski : L’importance de chaque avis. Christine Nissim : Les saluts après la première représentation sous chapiteau du spectacle ESQUIF : grosses émotions, je n’ai pas signé pour être administratrice d’une compagnie de cirque… Et pourtant… Cléa Torales : Le souvenir immédiat, sans réfléchir, c’est la tournée dans le territoire zapatiste, au Sud du Mexique, c’était une sorte d’aleph, de point où mes différentes vies confluaient dans une émotion partagée. C’était assez improbable pour moi de me retrouver à vivre cette expérience humaine et musicale avec ces êtres surnaturels, qui ont tant de points en commun avec mon histoire. Christine Nissim : Les larmes au concert dans l’Église de Faux La Montagne, première musique vivante depuis des mois de silence, l’année dernière.

Surnatural Orchestra

Lea Ciechelski : La rencontre de 17 musicien·ne·s inconnues et autant d’énormes personnalités à apprivoiser (je suis arrivée récemment, par temps de Covid). Assez stimulant ! Une intelligence de groupe flagrante dès le début, puis une compréhension lente (car complexe !) du fonctionnement interne. Nicolas Stephan : 30 minutes suspendues à l’entrée d’un Caracol zapatiste au Mexique, le Cabaret Sauvage à Paris il y a 10 ans, des heures de répétitions chez l’un d’entre nous, puis dans différents espaces saugrenus, des voyages (Canada, Angleterre, Allemagne, Mexique) , des concerts dans des champs, mais aussi à la cité de la musique ou recroquevillés dans des bars. Beaucoup de loges infiniment trop petites pour notre multitude. Un tumulte d’agacements aussi, et de prises de bec. Des chansons et des jeux partagés. Une espèce d’épopée qui serait juste les premiers pas de quelque chose qui, dés le départ, n’avait aucune chance de marcher.

Lea Ciechelski : Une sortie de résidence avec deux performeuses bien engagées physiquement et politiquement. Où j’ai pleuré parce que je n’étais pas prête à questionner aussi fort mes idées sur d’autres terrains de recherche que la musique. Les courbatures ! La sensation d’une vraie horizontalité. Christine Nissim : La première implantation du chapiteau au Parc des Guilands à Bagnolet, fin octobre… Grande joie de voir trois ans de travail que je peux enfin toucher du doigt.

Quelle que soit la musique qu’on fait, elle sera teintée de la manière avec laquelle on la crée.

- Très vite, vous avez déterminé une direction d’orchestre très libertaire, collective ; est-ce que ça s’inscrit dans une démarche qui colle aux musiques créatives ?

Nicolas Stephan : Je ne pense pas que ce soit lié à la musique qu’on fait. On peut avoir une organisation - parce qu’il s’agit d’une organisation - horizontale, et faire de la musique électronique, du hip hop, ou de la musique baroque avec des textes d’auteur·e·s suisses et ne pas fonctionner de manière pyramidale. Par contre, quelle que soit la musique qu’on fait, elle sera teintée de la manière avec laquelle on la crée. Et notre organisation, j’en suis sûre, transpire dans la musique qu’on joue, lui permet de ne pas trop s’enterrer elle-même.

Être collectivement tous impliqués dans les rouages de la machine permet à la musique de se transformer, d’être toujours le reflet de ce que nous sommes, ensemble. Et jamais la vision d’un·e éclairé·e dont l’orchestre serait le porte-voix. On nous parle souvent de notre organisation, peut-être aussi parce qu’on en parle souvent nous-mêmes, mais elle relève autant d’une nécessité de survie que d’un choix politique. Le choix politique, il est apparu au fil du temps, les mains dans le cambouis. Nous étions en train de faire « collectif » et cela était évident. Pas facile mais évident, que c’était comme ça que nous pourrions faire, avec les gens présents, et pas autrement. Nous devons à cette manière de vouloir s’organiser collectivement le fait d’être encore là 20 ans après (et ca… je ne l’aurais pas parié).

Cléa Torales : En tous cas pour nous ça colle ! Décider ensemble, s’organiser, s’appréhender, s’apprivoiser, moule la façon dont on fait de la musique. C’est difficile à expliquer mais c’est assez puissant de faire de la musique avec des gens dont tu connais autant les interstices. Et puis l’énergie qui en découle va au-delà, et traverse le moment musical.

Surnatural Orchestra

- Comment ça se passe, d’ailleurs, les décisions au sein du Surnat’ ?

Nicolas Stephan : L’orchestre passe une partie de son temps à se réorganiser en permanence… donc ça dépend des moments. Mais les principes sont les mêmes. Faire collectif. À nous de comprendre ce que ça veut dire en fonction des sujets et des temporalités. Mais cela passe par beaucoup de discussions, de réunions, et par une tentative de vision à long terme. Ne pas se laisser engluer dans le présent. Concrètement, Surnatural Orchestra a un bureau d’administration, des cercles de décision concernant la diffusion, la communication, un bureau de production qui en réfère constamment au collectif via des assemblées, tout un bestiaire de postes tournants sur les créations, le répertoire, l’organisation concert par concert, ce qui n’empêche pas la présence d’un régisseur général ou d’un directeur technique ou de production.

Ceci dit, nous avons emprunté à l’organisation zapatiste les principes du « temps de guerre » et « temps de paix », et lorsque le temps est à la houle ou la tempête, nous passons par moments à des organisation pyramidales, pour revenir ensuite au collectif et faire le bilan de telle ou telle action. Les musiciens ont tous dans leur mains les clefs de l’orchestre. Est-ce que j’ai perdu des lecteurs ? Nous essayons de ne pas nous perdre nous-mêmes, et de coudre des habits dans lesquels nous pouvons nous mouvoir.

Cléa Torales : Prendre des décisions, c’est un peu le nerf de la guerre, c’est vrai que nous discutons beaucoup beaucoup ! Je crois qu’on n’arrêtera jamais de chercher et creuser cette question du processus décisionnaire horizontal. Est-ce qu’on y arrive ? oui, parfois. J’ai l’impression que tant qu’on existera, on continuera à réfléchir et à chercher des manières de s’organiser.

- Vous êtes nés dans une période où il y a eu une certaine renaissance des collectifs pluridisciplinaires en France et en Europe. Vous percevez-vous comme des précurseurs ? Est-ce important pour vous d’être dans une Fédération comme Grands Formats ?

Nicolas Stephan : Bien sûr. Nous sommes à la base de tout. Et nous avons d’ailleurs inventé l’idée même de groupe de musique ! Enfin, nous et les Beatles. Non. Sérieusement, nous sommes toujours le reflet de l’époque dans laquelle on vit, et encore une fois, la nécessité a souvent été le moteur. De quoi avons-nous besoin ? De nous mettre ensemble pour défendre des choses, de la musique, des rencontres interdisciplinaires, et pour le cas de Grands Formats, la difficulté de faire de la musique à 18 (dans notre cas). Il y a toujours eu des musicien·nes qui voulaient travailler avec des peintres, des danseurs, danseuses, ou des comédien·nes.

Il y a toujours eu des grands orchestres, mais comme les choses sont peu à peu devenues très difficiles économiquement, des structures ont vu le jour, et les uns et les autres ont compris que peut-être on pouvait réfléchir ensemble et créer les outils qui manquaient. Nous avons, de ce point de vue, bénéficié de Grands Formats, comme de la création des collectifs amis que sont Coax, les Vibrants Défricheurs, ou le collectif 2035. L’apparition des collectifs dans la musique improvisée ou le jazz a répondu d’abord à une urgence d’exister, notamment à Paris. Mais aussi à une envie de se démarquer de manières de faire plus auto-centrées, autour des noms ronflants de musiciens établis à ce moment-là.

C’est important aujourd’hui de continuer à réfléchir à la façon d’accueillir les nouveaux muscien·ne·s plus largement dans les circuits fermés de ces musiques. C’est important de toujours chercher à inventer d’autres réseaux et à œuvrer pour que la création, musicale ou non, ne soit pas réservée toujours aux mêmes classes sociales, et notoirement aux mâles de cette classe.

Nous sommes à la base de tout. Et nous avons d’ailleurs inventé l’idée même de groupe de musique ! Enfin, nous et les Beatles.

- De L’homme sans tête à Tall Man Was Here, en passant par des aventures circassiennes, vous avez toujours aimé ajouter à la musique d’autres pratiques. C’est important de se confronter à des artistes qui ne sont pas musiciens ?

Judith Wekstein : Ça nous permet de voir d’autres univers, d’autres façons de travailler, d’apprendre d’autres choses et d’être plus efficaces dans la musique. Cléa Torales : Ces croisements qu’on pratique depuis longtemps nous ont façonnés. Modifiés et sûrement fait évoluer artistiquement. Ils font partie de notre identité maintenant. Boris Boublil : Absolument, c’est très important de se confronter, de se « frotter » à toutes choses, à des pratiques inconnues, à toutes sortes de personnes, de qualités, de faits et de gestes… bref, le mélange des genres. Cléa Torales : Mais on aime toujours faire des concerts simples, purement musicaux. On a aussi besoin de ce que nous avons fini par trouver léger : 18 musicien·nes sur scène et un·e ingénieur·e son avec un·e ingénieur·e lumière.

- On évoque souvent un univers cinématographique pour le Surnatural Orchestra, notamment avec le Profondo Rosso. Comment abordez-vous l’image ?

Cléa Torales : La musique de Surnatural Orchestra est très cinématographique : nous avons fait 3 ciné-concerts depuis nos débuts, ce n’est pas un hasard. Nicolas Stephan : Je pense que l’image est un vecteur de disparition pour les musiciens. Et ça c’est chouette. Il ne reste que le son, qui traverse le cerveau de manière plus « incognito » quand il est confronté à l’image.

Sinon, bien sûr, le film ou la photo, c’est un puissant aphrodisiaque musical. Les jeux d’influences, de contrepoints, sont multiples et très enrichissants pour un compositeur, un orchestre, ou pour l’improvisation. Tout ce qui permet de « décaler » le rôle de musicien·ne·s nous semble intéressant. Profondo Rosso a été une très belle aventure pour nous, une manière d’avancer et de changer un peu notre son, très salutaire. Nous avons dans les tuyaux un nouveau travail sur l’image en préparation, autour de films du Suédois Roy Anderson, qui sera visible en version work in progress au Théâtre de l’Échangeur à Bagnolet, le 19 mars prochain.

Nous avons donc tout naturellement partagé, depuis toujours, avec d’autres, une idée de transmission. Un esprit assez « éducation populaire », après tout !

- Depuis quelques années, et singulièrement depuis les confinements, vous intervenez dans les quartiers populaires, notamment à Bagnolet. Cette implication politique est-elle dans la droite ligne de votre fonctionnement démocratique ?

Baptiste Bouquin : Depuis le début, « Surnat » a été une école pour nous… On a appris en faisant ensemble, dans la discussion, de manière expérimentale, en mettant en commun les savoir-faire des uns et des autres. Nous avons donc tout naturellement partagé, depuis toujours, avec d’autres, une idée de transmission. Un esprit assez « éducation populaire », après tout !

Le Surnat dans Esquif © Anna Verstraete

Quand nous sommes arrivés en 2018 à Bagnolet, et qu’on a eu notre « lieu à nous » (Studio Caracol abrité par le Théâtre de l’Échangeur), ça a été l’occasion de développer les actions locales et d’établir un autre lien avec une ville, des habitants et d’autres acteurs comme les centres sociaux, la maison de retraite, les écoles, les collèges… Pour mener ces nouvelles activités, il a fallu faire avec les confinements successifs et les diverses distanciations. Ça nous a forcés à trouver des formes qui s’y adaptaient comme le karaoké de façade, conçu pour rassembler des voisins tout en gardant les distances : les musiciens, en bas, accompagnent les gens qui chantent à leurs fenêtres avec des systèmes de micros sur perche et de micros HF.

Les deux derniers étés ont été l’occasion de proposer des résidences d’une semaine dans différents quartiers de Bagnolet et Romainville où nous avons fabriqué de belles fêtes avec les habitants : musique, costumes, jeux, marionnettes, cuisine etc… On essaie de mettre en pratique la devise : « Fabriquer la fête, c’est déjà faire la fête ». Les résultats sont réjouissants : l’énergie de ces quartiers et de leurs habitants nous nourrit et nous inspire.

Nous avons aussi commencé un groupe amateur, Banda Caracol, qui répète dans notre studio les vendredis (il reste des places, avis aux amateur·e·s !) et qui, on l’espère, fera se croiser musiciens du quartier et d’ailleurs. Cette volonté d’aller sur ces terrains est liée au constat de l’entre-soi dans lequel on baigne, dans notre vie de tous les jours mais aussi bien souvent dans les salles de spectacle.

On a pu vérifier que ceux qu’on nomme dans le jargon institutionnel « non-public », « public empêché » ou « public fantôme » (quels termes désagréables…) ne sont ni absents, ni évanescents si on prend la peine de les inviter et de leur laisser de la place. Ce sont des tentatives pour garder ce qui constitue le groupe depuis toujours : la porosité entre différents publics, différentes esthétiques, et une multiplicité des points de vue… Garder aussi un lien à l’art et la culture populaire, au sens le plus noble du mot.

Fabriquer la fête, c’est déjà faire la fête

- Pouvons nous parler du chapiteau qui va être monté à Bagnolet ?

Cléa Torales : Nous mutualisons ce chapiteau avec le Cheptel Aleikoum (Collectif circassien). Un très grand chapiteau dont nous profiterons au moins pour les trois années à venir. Occasion de tenter l’aventure d’un projet envisagé de longue date et connu chez nous sous le nom « À se rendre heureux ». Implantations longues où le chapiteau devient tour à tour lieu de diffusion, de partages, de rencontres et d’expériences… Il sera, pour cette première, implanté à Bagnolet / Montreuil sur le parc départemental Jean Moulin - Les Guilands. Y seront proposées de novembre à décembre 2021 nos propres formes artistiques : concerts exceptionnels avec invités, Toiles (spectacles de croisements « la musique invite le cirque » le 10 , 12 et 13 novembre) et petites formes… mais aussi une programmation de musiques et spectacles.

Et ça tombe bien : on y fêtera les 20 ans de l’orchestre, du 6 au 12 décembre, avec des films, des petites formes, des rencontres avec nos amis circassien·nes et un super concert « furieux revival », retour vers le futur balayant plus de 20 ans de musiques !

Humanophone collectif - 2012 © Franpi Barriaux

- Pourquoi, justement, un chapiteau ?

Jeannot Salvatori : Il y a au départ une volonté d’autonomie et de proximité avec un public de plus en plus abandonné. Nous voulons entrer et faire entrer les spectateurs dans un monde qui n’a pas les codes de la salle de spectacle, qui invite plus à l’échappée du quotidien et à l’imagination. Cela va dans le sens de sortir l’artiste de sa zone de confort, de son perchoir, de mettre les mains dans le cambouis. On ne joue pas la musique de la même façon quand on a construit tout ce qui va avec et autour. Quand on arrive en TGV avec sa valise à roulettes, on ne peut pas avoir la même implication. Et je parle surtout de nous. Un chapiteau, c’est un bateau retourné, on est tous dans ce même bateau à créer une histoire collective, mais cette fois à 30 personnes !

Un chapiteau, c’est aussi la possibilité du circulaire, qui permet une subjectivité du regard du spectateur, et donc pour nous d’assumer différents points de vue, de montrer nos dissensus.

Cléa Torales : La nouvelle création cirque avec la compagnie Inextremiste et Bikes & Rabbits se fera dans ce nouveau chapiteau. Nous sommes à la fois super excités et curieux de savoir comment on va porter tout ça !

Jeannot Salvatori : On confond souvent faire ensemble, collectif, coopératif et unicité, avec un seul point de vue, comme un gros compromis, le plus objectif possible. Nous pensons qu’au contraire il faut cultiver le dissensus, la différence de ressenti, de point de vue, et en parler pour que chacun comprenne la situation de l’autre. Ne pas chercher à le convaincre. Plutôt être amené à prendre des décisions qui sont souvent des alternatives auxquels nous n’avions pas pensé avant d’échanger.
et puis, quoi… un chapiteau, c’est extraordinaire, c’est fabuleux !

- Quelles sont les influences globales du Surnatural ?

Boris Boublil : Multiples, variées, cosmogoniques, attractives, influencées, rythmiques, sportives, poétiques et abordables. Cléa Torales : Comme dans un grand nombre de groupes, l’évolution esthétique et les influences sont liés aux mouvements des personnes, des musiciens qui apportent leur monde et qui a la fois sont modifiés par le monde de autres. Ces croisements font une forme de magma en mouvement. Le grand nombre dilue et en même temps agrandit les propos artistiques. Le fil conducteur toutes ces années a été l’improvisation et les formes ouvertes, avec toujours un pied dans la tradition populaire et/ou jazzistique. D’une certaine façon il y a toujours cette envie de « voyage », de « scénario ». Antoine Berjeaut : Bref, Carla Bley, Donna Haraway, Henry Threadgill, Alain Damasio, Willem Breuker, John Holloway, De Kift, Charlie Mingus, Art Ensemble of Chicago, Chavela Vargas, John Lurie, Christian Wallumrød, Ennio Morricone et les B-52’s !

- Quels sont les projets pour les vingt ans à venir ?

Antoine Berjeaut : Continuer de créer des îlots de résistance pour ne pas finir sous l’eau.