Chronique

Taiko Saito

Tears of a Cloud

Taiko Saito (vb)

Label / Distribution : Trouble in The East

Vibraphoniste japonaise installée à Berlin depuis 25 ans, Taiko Saito a multiplié depuis des années les collaborations fructueuses dans le champ du jazz et des musiques improvisées, en parallèle d’une solide carrière classique. C’est ainsi que son duo Koko avec le pianiste Niko Menhold avait défrayé la chronique il y a presque deux décennies. Plus récemment, on l’a redécouverte avec Silke Eberhard dans son Potsa Lotsa et surtout avec Satoko Fujii dans le duo Futari. C’est à la pianiste qu’on pense lorsqu’il convient de définir le style de Saito : sensible aux éléments et accoutumée au silence, un morceau comme « Sound Gradation » est une véritable plongée dans l’instrument.

Avec Tears of a Cloud, Taiko Saito offre un panorama de son approche très étendue en solo. « Uneri » [1] en est un parfait exemple, dans l’approche cristalline du vibraphone, mêlé à une travail rythmique précis et très riche. Avec « Rain », on revient à ce qu’elle proposait dans Futari : un travail très poétique, inspiré de l’environnement et qui se transforme en une lecture onirique que représente « Tears of a Cloud », sa traduction métaphorique, construit autour d’un écho travaillé où la simplicité est de mise. La maîtrise de Taiko Saito n’a pas besoin de virtuosité pour imposer un univers très personnel, qui ne manque jamais d’énergie, à l’instar de « Angry Bee ». Ses mailloches saisissent à merveille l’air du temps. Encore une fois le label Trouble in The East Records nous offre un beau voyage.

par Franpi Barriaux // Publié le 1er octobre 2023
P.-S. :

[1Ondulation en japonais, NDLR.