Chronique

Tony Green

Memphis made

Tony Green (voc), Hervé Samb (g), Benoît Sourisse (elp), Rick Stef (p), Thomas Planque (b), John C. Stubblefield (b), Steve Potts (dm)

Label / Distribution : Sound Surveyor

La matriarche soul Tony Green dispense une forme de sagesse empreinte de colère, et inversement. Celle qui avait 16 ans en 1968 quand Martin Luther King fut assassiné, puis se retrouva, entre autres, choriste sur les albums d’Isaac Hayes pour Stax, a enregistré cet album entre Memphis et Paris, confiant notamment la guitare au Sénégalais Hervé Samb, qui instille de-ci de-là quelques riffs « jazz sabar » (des tournes musicales issues de modes sahéliens) dans les compositions originales proposées.
On ne peut qu’être touché par cet universalisme soul dont l’authenticité est garantie, entre autres, par la présence du spécialiste du genre Sebastian Danchin, à la production. Le son d’ensemble relève plus généralement de cette « Southern Soul » qui assaisonna d’un zeste de nonchalance country l’énergie du rhythm’n’blues. Avec ce qu’il faut, évidemment, de « Ohhh Lawwwd » dans les incantations de la chanteuse. Pour les vrai.e.s croyant.e.s de cette musique de l’âme… et les autres aussi !