Chronique

Francis Lockwood

Minton’s Blues

Baptiste Herbin (as), Francis Lockwood (p) , Damian Nueva (b), Frédéric Sicart (dms).

Label / Distribution : Frémeaux & Associés

Frémeaux et Associés sont bien connus dans le monde du jazz pour leurs gigantesques intégrales (Louis Armstrong, Django Reinhardt, Charlie Parker, Mahalia Jackson, Sister Rosetta Tharpe), ou pour leurs quintessences, objets, on s’en doute, de choix douloureux dans les sélections. Mais il ne faut pas négliger le fait que le label diffuse aussi des réalisations contemporaines, de Cesarius Alvim à Anthony Ortega. Voici donc Francis Lockwood, qui a son rond de serviette à la table de Frémeaux. Le titre suggère un parcours du jazz à partir de l’époque du Minton’s Playhouse des années quarante, sans vouloir explorer toutes les faces de cette musique foisonnante (dont il est, à mon avis, inutile d’utiliser le pluriel pour la désigner). Le disque reste dans le cadre d’un quartet acoustique mainstream assumé, aux climats diversifiés, permettant de maintenir l’attention éveillée. Mais si le pianiste est le leader et auteur des compositions, sauf « To My Brother », co-imaginé avec Baptiste Herbin, le saxophoniste domine largement le débat, enchaînant les idées en combinant l’inattendu et la logique de ses interventions.

Minton’s Blues a été enregistré à Bruxelles du 12 au 17 février 2018. Didier Lockwood doit partir pour un concert. Les deux frères se croisent brièvement. Ils ne se reverront plus. Le disque est dédié « To My Brother », titre du dernier morceau. Un autre s’intitule simplement « Didier ». Les titres ont-ils été donnés a posteriori ? En définitive, il reste un hymne à la vie.