Chronique

Laurent Fickelson

In The Street

Laurent Fickelson (p), Éric Prost (ts), Thomas Bramerie (b), Philippe Soirat (dms).

Label / Distribution : Jazz Family

Laurent Fickelson est un pianiste qui s’exprime rarement en leader. Mais sa contribution est recherchée - témoins les frères Belmondo, avec lesquels, ainsi que Yusef Lateef, il a enregistré en 2005 un sommet avec Influence. Le revoici avec Philippe Soirat - une vieille connaissance -, l’excellent bassiste Thomas Bramerie et Éric Prost, ténor à mon avis assez proche de l’esprit de Wayne Shorter, comme le montre « Edda », composition qu’assez curieusement Wayne Shorter n’a jamais enregistrée (Joe Henderson s’y est collé pour le premier enregistrement en 1965 dans The Rumproller, le leader étant Lee Morgan).
Dans « The Promise », Laurent Fickelson est très proche de McCoy Tyner, mais plutôt, précisément, dans ses enregistrements effectués avec Wayne Shorter (Night Dreamer en particulier), dans lesquels il se montrait plus retenu qu’avec John Coltrane. Laurent Fickelson avait enregistré sur le vif le 2 septembre 2000 au bar Le Plana (Place de la Victoire, Bordeaux) avec le Belmondo Quintet un « Round Midnight » ébouriffant. Ici, la version est plus brève et bien plus calme.
J’en profite pour proposer un concours ouvert à tous les jazzophiles discophages : combien de « Round Midnight » avez-vous dans votre discothèque ? Le disque démarre et se termine par « Lush Life », la célèbre composition de Billy Strayhorn. Deux versions différentes, mais d’un intérêt équivalent.