Chronique

Barbara Wiernik

Ellipse

Barbara Wiernik (voc), Hélène Duret (cl,bcl), Sigrid Vandenbogaerde (cello), Bart Quartier (vib, marimba).

Label / Distribution : Spinash Pie Records

Après avoir suivi des cours de chant au Koninklijk Conservatorium Van Brussel sous la houlette de David Linx, Barbara Wiernik en est sortie diplômée au bout de cinq années. L’enseignement qu’elle suit avec Norma Winstone en Grande-Bretagne lui donne l’occasion de se lancer de ses propres ailes. Mais l’Orient l’attire et c’est en Inde qu’elle découvre le chant traditionnel hindustan et carnatique, ce qui va procurer une couleur supplémentaire à sa voix. De nombreuses collaborations voient le jour, en particulier avec les claviéristes Jozef Dumoulin et Nicola Andrioli.

L’album Ellipse nous présente une formation acoustique et où le chant est soutenu par les clarinettes d’Hélène Duret et le violoncelle de Sigrid Vandenbogaerde, le tout bercé par les rythmes du vibraphoniste Bart Quartier. Si les paroles sont écrites par la chanteuse, les compositions sont partagées par Barbara Wiernik et Alain Pierre, ce dernier assumant également les arrangements.
La maturité de Barbara Wiernik engendre une succession de pièces musicales où son chant apparaît comme libéré de tout superflu. Une charge émotionnelle exaltante nous accompagne tout au long de cet enregistrement.

L’influence de Norma Winstone est bien réelle : on entend ici et là des effluves d’un disque qui marqua son époque : Somewhere Called Home, en particulier lorsque la clarinette se marie avec le chant. Notons que Norma Winstone signe un morceau : « Distant Destiny », superbe mélodie apaisante. « Color Blind » avance crescendo, rythmé par la clarinette basse, révélant ainsi la chaleur du timbre de Barbara Wiernik. Le parfum de l’Inde du Sud se fait ressentir lors des premières notes de « What If », dont la litanie vocale centrale nous transporte avec subtilité. Tout au long de l’album, des bouffées de tendresse s’imposent, comme dans le très réussi « Crazy Circle ».

Le mariage entre les diverses influences de Barbara Wiernik produit une atmosphère qui lorgne vers l’intemporel, symbole de contrastes inouïs de scènes joyeuses et intimistes.