Chronique

Trio Fur

Boîte noire

Hélène Duret (cl, clb), Benjamain Sauzereau (g), Maxime Rouayroux (d)

Label / Distribution : Suite

Celles et ceux qui auront entre leurs mains le CD découvriront un packaging hors norme constitué d’une feuille d’un grammage conséquent, pliée, dans laquelle niche le CD et où figure le visuel de l’album. Bel objet, et ce n’est pas rien.

Reste que, aussi original soit-il, ce sont les neuf pistes de ce disque qui séduiront les esthètes. Jouée dans une configuration en trio – les membres faisaient également partie du quintet Synestet – avec clarinette, guitare et batterie, la musique est volontairement épurée, presque minimaliste. « Avant », qui démarre cet album, donne le ton. D’un tempo fort ralenti, ce morceau laisse entendre chacun des instruments comme s’il s’agissait de mécaniques à la précision minutieuse. Tout peut être scruté, perçu, ingéré, savouré, dégusté. On serait tenté de qualifier cette musique de contemplative et on ferait fort bien. On n’esquissera pas de pas de danse ici. En revanche, on se recentrera volontiers car il s’agit bien d’une musique de l’âme pour l’âme. Si quelques pistes, à l’instar de « Kaplan », peuvent s’avérer un poil plus toniques, on reste dans une essentialité. Tout est fait d’une multitude de touches ; c’est fort à propos que deux morceaux s’intitulent respectivement « L’Allusion » et « L’Illusion ». La musique du Trio Fur suggère. « Prétexte » est à cet égard une évanescence, une discussion feutrée entre les trois instruments, un secret en somme que les trois musiciens nous invitent à partager.