Chronique

Céline Bonacina

Crystal Rain

Céline Bonacina (bs, ss), Gwilym Simcock (p), Chris Jenning (cb), Asaf Sirkis (d, perc)

Label / Distribution : Cristal Records

Seul disque de Céline Bonacina qui n’était pas passé sous la critique de Citizen Jazz à sa sortie, Crystal Rain est, une fois encore faudrait-il dire, un très bel album. On retiendra volontiers qu’il s’agit du seul enregistrement où émarge un pianiste. Or, s’il y avait eu sur des albums précédents des instruments harmoniques, en l’occurrence Pascal Schumacher sur Open Heart et surtout Nguyên Lê sur The Way of Life, la présence ici de Gwilym Simcock est peut-être plus programmatique encore car il n’est pas invité. Il est partie intégrante du quartet et, au-delà de cette seule considération, le groupe se montre très ramassé, donnant ainsi une impression de très forte cohérence entre les instruments. Peut-être est-ce dû également à la configuration piano, basse, batterie, saxophone, bien plus classique que celles auxquelles nous a habitués Céline Bonacina. Quelques moments s’en écartent, notamment une longue partie de « Child’s Mood » où le saxophone baryton est en duo avec la batterie d’Asaf Sirkis ou encore l’incipit de « Crystal Rain », peuplé de nombreuses et mystérieuses évanescences.

Au-delà de ces considérations, Crystal Rain est un très bel album qui va de la ballade extatique - le superbe titre éponyme par exemple - à des morceaux plus chaloupés, à l’instar de « Crossing Flow » et son thème percussif, en passant par quelques-uns qui comportent des motifs plus brutaux. « Trails In The Sky » est de ceux-là. En à peine trois minutes, dans une verve obsessionnelle et obsédante, on trouve ici une esthétique qui alterne sautillements et pogo.

La clôture se fait dans une très grande douceur introduite par Chris Jennings et qui donne beaucoup de poigne et de respiration au final.