
Hugo Diaz Quartet
Confluences
Hugo Diaz (ss), Alexandre Cahen (p), Vladimir Torres (b), Louis Cahen (d).
Label / Distribution : L’Horizon Violet
Voilà un petit moment qu’on guette le quartet d’Hugo Diaz du coin de l’oreille. Originaire de Franche-Comté et installé à Strasbourg, le saxophoniste s’est déjà fait remarquer à plusieurs reprises et a pu faire l’objet d’une reconnaissance méritée à l’occasion de différents tremplins [1]. Nous l’avions nous-mêmes repéré lors d’un passage dans le « off » de la dernière édition du festival Nancy Jazz Pulsations (qui le programmera en octobre prochain, mais cette fois dans le « in »).
La parution chez L’Horizon Violet de Confluences, premier album du quartet, vient confirmer tout le bien qu’on pouvait en penser. Le saxophoniste et ses trois partenaires : Alexandre Cahen (piano), Vladimir Torres (contrebasse) [2] et Louis Cahen (batterie) maîtrisent parfaitement leur sujet et donnent le jour à ce qui n’est peut-être pas un « concept album » au sens où on pouvait l’entendre autrefois, mais à un disque d’une grande cohérence, ici sur le thème de l’eau que l’on suit de paysage en paysage. On comprendra très vite le titre de ce premier rendez-vous comme l’expression d’une convergence de toutes les influences qui ont nourri le parcours musical d’Hugo Diaz (ici principal compositeur, à l’exception d’un thème écrit par Alexandre Cahen et de la reprise d’une chanson de Gabriel Kahane) et qui englobent la musique impressionniste du XXe siècle, le jazz et la pop music. L’heure n’est pas au cloisonnement. Hugo Diaz, qui s’exprime ici exclusivement au saxophone soprano, parfois modifié par quelques effets, revendique un langage qui concilie en toute fluidité (celle de l’eau, forcément) passé, présent et avenir. Et qui, surtout, accorde une grande importance à la nécessité de faire chanter la musique et d’accorder un soin particulier à la mélodie, tout en manifestant le désir de faire varier les climats, les couleurs et les tempos.
Confluences est un disque empreint d’une grande sensibilité, qui n’exclut jamais une pointe de romantisme, voire de nostalgie (à travers l’évocation de souvenirs d’enfance par exemple). Il est avant tout, au-delà de sa facture très soignée, d’une réelle élégance.