Chronique

Janel Leppin

Volcano Ash Ensemble

Janel Leppin (cello, cla) Luke Stewart (b), Kim Sator (hp), Anthony Pirog (g), Sarah Hughes (as), Brian Settles (ts), Larry Ferguson (dms)

Label / Distribution : Cuneiform Records/Orkhêstra

Figure de la musique underground de la scène de Washington depuis plus d’une dizaine d’années avec son duo Janel & Anthony (avec son compagnon le guitariste Anthony Pirog), la violoncelliste Janel Leppin collabore depuis des années avec d’autres grands noms de la scène étasunienne de la Creative Music comme Susan Alcorn. La création de l’ensemble Volcanic Ash lui permet de développer une vision musicale plus intime et colorée, avec des musiciens fidèles : on retrouve bien entendu Pirog, mais dans cet orchestre où les cordes sont prédominantes, la présence de la harpiste Kim Sator ou du contrebassiste Luke Stewart, deux musiciens de Washington, contribuent grandement à l’identité de Volcanic Ash, à l’image de « Woven Forest ». Ce morceau emblématique de l’album où le violoncelle guide une belle dynamique et où brille le batteur Larry Ferguson, un vieux compagnon de route de Janel & Anthony, permet au septet de développer une musique à la fois puissante et très raffinée, qui abonde de détails et de fausses pistes.

Les soufflants ne sont néanmoins pas en reste dans une formation se revendiquant très chambriste et marquée par le travail de Zorn (« Leaving The Woods »). Sarah Hughes au saxophone alto et Brian Settles au ténor sont ceux qui souvent déterminent le climat de l’orchestre, ou à défaut son intensité. C’est ainsi que dans « Volcano Song », la douceur des anches, qui se mélangent à merveille avec le violoncelle, donne à l’orchestre cette élégance simple et fluide qui irradie tout l’album. Dans ce morceau assez long qui s’offre le temps de développer les idées, c’est la rigueur rythmique de Stewart qui structure le morceau bien nommé. D’abord dormant, le volcan ne cesse de gagner en activité, notamment à travers l’électricité d’Anthony Pirog.

Pirog est réellement le facteur X du Volcano ensemble. Celui qui est capable de construire par un jeu très solide, mais aussi de jouer au chamboule-tout lorsqu’il choisit de faire parler la puissance (« She Had Synesthesia », qui rappelle l’héritage du rock dans la musique du couple). Diverse et aventureuse, la musique de Janel Leppin lui est venue alors qu’elle était dans l’un des avions cloués au sol par le volcan islandais Eyjafjallajökull il y a plus de dix ans. Une agréable découverte.

par Franpi Barriaux // Publié le 28 mai 2023
P.-S. :