Scènes

Jazz à Vienne 17/07/10 : Norah Jones

Norah Jones : une voix sans artifice… et sans objectifs


Tout avait débuté avec Paolo Conte. En accord avec une programmation qui, cette année, fait la part belle à la variété, le festival s’achève sur un concert de Norah Jones, bien évidemment complet et, dans le genre, plutôt réussi, la belle ne manquant pas d’atouts. Mais on est plus près de la pop et du rock, voire de la country, que des notes bleues…

Tout avait débuté avec Paolo Conte. En accord avec une programmation qui, cette année, fait la part belle à la variété, le festival s’achève sur un concert de Norah Jones, bien évidemment complet et, dans le genre, plutôt réussi, la belle ne manquant pas d’atouts. Mais on est plus près de la pop et du rock, voire de la country, que des notes bleues…

Une vingtaine d’appareils photo posés sur le bord de la scène, objectif tourné vers le public : le dernier concert de Jazz à Vienne qualifiée d’« extra night » par Jean-Paul Boutellier, le programmateur, débute sur une fausse note. Cet alignement d’appareils traduit la colère des photographes accrédités qui apprennent tout à coup qu’ils ne pourront pas faire de photos. Explication : la production a décidé peu avant le concert de changer les règles du jeu pourtant fixées par contrat. Expliquant qu’il ne veut pas céder à ces exigences, M. Boutellier décide alors de ne pas laisser les photographes travailler lors de cette dernière de Jazz à Vienne 2010. Pas un seul photographe dans la fosse ce soir-là, donc, mais des centaines - voire des milliers - de photos ou de mini-films réalisés par le public, les flashes crépitant tout au long des deux heures de concert. Absurde !

Le concert débute de façon quelque peu surprenante avec l’arrivée en première partie de Sasha Dobson, vocaliste et accompagnatrice de Norah Jones que l’on retrouvera sitôt après sur scène et à qui est dévolu le rôle de faire patienter le public, seule sur scène avec sa guitare. Applaudissements polis qui se muent en tonnerre lorsque la star, vêtue d’une jupe rouge très rétro, monte sur scène en compagnie de sa formation.

Norah Jones, c’est d’abord une voix sans artifice, au timbre à la fois naturellement expressif et bien particulier, parfois langoureuse, et qui suffit à subjuguer le public car côté jeu de scène, la chanteuse new-yorkaise joue la carte de la
simplicité. Guitare rouge en bandoulière ; elle enchaîne des morceaux de son dernier disque, The Fall (novembre 2009), qui lui a permis d’élargir son registre via un son plus pop/rock, inspiré des années 80, et un nouveau groupe. Mais heureusement, elle ne se contente pas d’en faire la promo ; elle passe bientôt aux claviers pour revisiter quelques-uns de ses tubes, dont bien sûr « Don’t Know Why » ou « Come Away With Me ».

Le final, après la standing ovation d’usage est plus surprenant : Norah Jones et ses musiciens s’installent côte-à-côte en bord de scène, devant un gros micro façon avant-guerre, et se lancent dans deux thèmes franchement country. Décidément, la chanteuse aux cinq Grammy Awards « assure ». Et le public est sous le charme.

Line-up : Norah Jones (g, p, voc), John Kirby (kbs), Smokey Hormel (g), Sasha Dobson (g, voc), Gus Seyffert (b), Joey Waronker (dms).