Kevin Reveyrand

Connu notamment pour sa participation au trio Open Heart de Céline Bonacina ou au Triple Roots d’Eric Séva (dans lequel il côtoyait déjà Jean-Luc Di Fraya), Kevin Reveyrand a depuis lors fait entendre sa « petite musique » dont nous disions ici même, à l’occasion de la parution de Todos Juntos, son précédent album : « Elle pourrait être la bande-son d’un film tout empreint d’une poésie contemplative, loin de nos fureurs contemporaines, du flux continu des images, des paroles péremptoires et de nos vains désirs d’immédiateté ».

Ce qui était vrai en 2021 l’est tout autant aujourd’hui pour ce musicien d’origine parisienne ayant grandi dans le Limousin. Peut-être plus encore, avec le talent d’une équipe reconduite : (Olivier-Roman Garcia à la guitare, Jean-Luc Di Fraya aux percussions et au chant, Christophe Lampidecchia à l’accordéon) qu’il étoffe d’un ensemble à cordes (ce dernier bénéficiant d’arrangements signés Khalil Chahine) et de voix supplémentaires. La maîtrise technique de ce bassiste discret est grande et ses compositions traduisent un désir mélodique fort. Ainsi, Kevin Reveyrand peut donner vie, une fois encore, à son rêve éveillé d’un grand voyage musical bannissant les frontières, celui qui saura vous emporter vers des paysages méditerranéens, le Brésil ou toute autre contrée baignée de lumière, fruit de son imagination, telle cette « Utarizona » dont les délimitations tant sémantiques que topographiques sont délibérément incertaines. On ressent à l’écoute de Yolo, son quatrième album, un confort presque soyeux, dont la douceur n’est jamais synonyme de mièvrerie mais plutôt de délicatesse et d’élégance. Ce disque chaleureux est une invitation pleine d’humanité à ne pas se laisser enfermer dans la grisaille de notre monde, et à ouvrir les yeux sur ses couleurs les plus chatoyantes. Laissons entrer le soleil !