Scènes

La scène luxembourgeoise joue sa carte à Paris

Dock In Absolute et Pol Belardi’s Force au menu du rendez-vous de la scène luxembourgeoise au Pan Piper à Paris,


Dock In Absolute - Alice Leclercq

Après un double plateau Michel Reis / Maxime Bender lors de l’édition 2018, la soirée du 18 novembre 2019, co-portée par la SACEM France, la SACEM Luxembourg et Music : LX, le bureau export du Luxembourg, présentait le trio Dock In Absolute et le quartet Pol Belardi’s Force, dans le but d’éveiller la curiosité de professionnels français.

À mi-chemin entre la scène nordique et le jazz latin, deux nouvelles formations luxembourgeoises mises en avant par le bureau export Music:LX jouent leur carte pour susciter l’attention des professionnels frontaliers. Ils sont programmés à Paris, au milieu d’une tournée passant par Bruxelles, Rotterdam, Munich.

Professionnels et acteurs luxembourgeois tels que la Ministre de la Culture luxembourgeoise, la représentante de la Mission culturelle de l’Ambassade du Luxembourg en France ou la RTBF Luxembourg sont dans la place au Pan Piper, la salle du 11ème arrondissement de Paris où la qualité de son est décidément toujours parfaite.

Dock In Absolute - Alice Leclercq

La première formation, Dock In Absolute, est issue de la rencontre entre le bassiste David Kintziger et le pianiste-compositeur Jean-Philippe Koch, formé au Berklee College of Music (Boston) et à la Codarts University of Arts (Rotterdam), avec Michel Mootz aux percussions. Le trio s’exporte avec succès à l’international et a sorti son second album intitulé Unlikely en mai 2019 sur le label italien Cam Jazz.

Jean-Philippe se tient très droit tout en plongeant radicalement sa tête à 180 degrés vers son clavier : l’effet est saisissant, on a l’impression d’avoir devant nous un buste sans tête devant son piano. Mais parlons de nos émotions auditives à l’écoute d’un programme d’une densité sonore de chaque instant, incorporant jazz, classique et énergie rock – émotions que l’on sent complètement partagées par le public. Entre le lyrisme échevelé du pianiste, la batterie extrêmement énergique, la basse grasse comme on aime, les pièces du nouvel album nous emportent littéralement : « Tangle Borders, » « Urban Heart », « Floating Memories ». Un de nos meilleurs concerts cette année.

La seconde formation, Pol Belardi’s Force, vient de sortir l’album Organic Machines chez Cristal Records.

Pol, le bassiste porteur du projet, se présente à nous avec un discours élaboré : après Creation/Evolution, dont le fil rouge est la genèse et le développement d’une planète, son idée avec Organic Machines est désormais de donner à entendre son entrée dans une ère plus technologique et machiniste. Les compositions se veulent plus minimalistes et moins arrangées afin de laisser la plus grande place à la construction spontanée.

Pol Belardi’s Force - Alice Leclercq

Le quartet ne joue pas dans sa configuration habituelle : si Pol Belardi est à la basse et David Fettmann au saxophone alto, Jerome Klein au piano sur l’album prend ce soir la place du batteur Niels Engel, empêché, et Dorian Dumont le remplace au piano.

Pol profite de cette occasion pour mettre en avant plus largement les atouts des artistes luxembourgeois, obligés de miser sur l’export vu la dimension de leur scène nationale. Outre leur multilinguisme, Pol souligne qu’ils sont, peut-être plus fréquemment que leurs voisins, multi-instrumentistes : ainsi Jerome qui a pu passer du piano à la batterie, et Pol qui passe de la basse au piano également ce soir sur scène.

Après la sensation de densité de chaque instant suscitée par la première formation, le second groupe nous semble prendre son temps pour atteindre le climax, proposant un programme empreint d’un jazz-rock plus relâché.

A noter : Jerome Klein est programmé dans son projet personnel en tant que pianiste avec les mêmes Pol Belardi au vibraphone et claviers, ainsi que Niels Engels à la batterie, dans le cadre de JazzyColors le 29 novembre 2019 à Paris.