Laurent de Wilde

Si la vie est un film, nous en tenons tous les rôles en même temps - sans oublier l’équipe technique. Mais c’est un autre que soi qui écrit le scénario. C’est un peu l’idée sous-jacente ici.
Six ans après la sortie de son superbe album hommage à Monk, bien rétabli d’un accident grave, Laurent de Wilde nous revient en trio avec Jérôme Regard (contrebasse) et Donald Kontomanou (batterie). Enregistré en deux jours, Life Is A Movie nous laisse espérer un beau voyage au scénario difficile à prédire, à l’image de la prolifique carrière du pianiste qui a su se jouer des codes, sur partition comme sur support. L’auteur, compositeur, écrivain, producteur, animateur radio, directeur artistique du festival Jazz in Rosko, nous procure aussi bien la joie d’être en pleine forme sur Back on the Beat (et ça s’entend dans le groove) que la mélancolie sur Les Paradis Perdus (avec piano arrangé à la Patafix). Sur le morceau clôturant ces 9 titres, de Wilde s’improvise également chanteur évoquant ses insomnuits, là où revivre le jour me nuit.
De belles envolées, des atterrissages en douceurs, une contrebasse élégante, une batterie boostée aux fers, l’équipée de Wilde excelle dans la difficulté de faire les choses simplement.