Scènes

Les Nuits de Fourvière : un final musical éclatant

Keith Jarrett trio, Melody Gardot, Salif Keita, Patti Smith et Diana Krall bouclent la 20e édition des « Nuits », qui font la part belle aux musiques de tous bords, avec le jazz comme centre de gravité.


Keith Jarrett trio, Melody Gardot, Salif Keita, Patti Smith et Diana Krall bouclent la 20e édition des « Nuits », qui font la part belle aux musiques de tous bords, avec le jazz comme centre de gravité.

Y a-t-il un mystère Keith Jarrett, qui revient pour la quatrième ou cinquième fois au Théâtre antique de Lyon ? Non pas. Le pianiste aime Fourvière, les sons qui en sortent, l’ambiance qui s’en dégage, propice au trio. Heureux homme.

Ce ne sont donc pas Les Nuits qui choisissent le musicien, mais l’inverse. Le plaisir de renouer inlassablement avec Gary Peacock et Jack DeJohnette, d’autant qu’au bout de trente ans, tous trois sont reliés par le fil invisible qui tisse la permanence d’un trio qui, plus que tout autre, sait parler d’une seule voix. Moments de pur sortilège qui naissent en instantané, au détour d’un des thèmes qu’ils se plaisent à décortiquer/recortiquer à loisir. Un moment rare de jazz pur qui augure bien de cette 20è édition.

En effet, d’ici la fin du mois de juillet, les Nuits de Fourvière vont se consacrer essentiellement à la musique, et surtout au jazz. Tour à tour seront sur scène, Diana Krall (le 22), Patti Smith et Rokia Traoré (le 23), Melody Gardot et Elina Duni (le 26), Salif Keita (le 28), I AM (le 29), et pour finir Sigur Ros (le 30) puis Fatouma Diawara et Benjamin Biolay (le 31).

Elina Duni © G. TIssier

En deux mois les Nuits auront donc aligné une étonnante programmation allant d’Archie Shepp en big band à George Clinton, en passant par Marc Ribot, Michel Portal avec un mirifique trio, Jacques Higelin et des projets inattendus, aux frontières de nombreuses musiques où l’improvisation nourrit une quête de sens souvent palpable.

Ainsi, aux côtés de ces affiches, le quartet d’Elina Duni - en préambule de Melody Gardot - est particulièrement attendu. Cette jeune femme, qui a vu le jour en Albanie se nourrit des traditions d’Europe de l’est, Albanie, Grèce ou Bulgarie, auxquelles s’ajoutent toutes sortes d’influences (dont le jazz), des grandes chanteuses jusqu’à Serge Gainsbourg (et au label ECM). Son scat, sa voix tour à tour rauque, traînante, exacerbée et sensuelle, emmène ses auditeurs dans un autre rêve aux frontières enfin disparues.