Mathieu Bec ou les confidences de la batterie
Matthieu Bec a proposé un solo de batterie lors de l’exposition de Marc Pataut au Jeu de Paume
Mathieu Bec
Une caisse claire et divers objets posés sur un plateau. C’est avec cette instrumentation bien sobre qu’il nous a propulsés vers des espaces acoustiques inhabituels.
Ça crépite, ça bouscule, ça s’exclame, ça respire aussi, le silence faisant partie de la musique de Mathieu Bec. Une musique comme un flux discursif, souvent nerveux, avec une scansion propre, avec des murmures, des révélations chuchotées au creux de l’oreille, des éructations.
Le champ des expressions est vaste : des bougonnements, des grincements, des éraillements, des chants, des ratiocinations, des brisures. Une manière de déployer un large éventail de timbres, de laisser parfois les sons se déployer, résonner longuement jusqu’à s’éteindre, pour aussitôt faire jaillir de nouvelles mitrailles, implacablement.
Comme tout discours, il nécessite des temporisations, des respirations, des répétitions comme tremplin pour aller plus avant.
En écouter un juste extrait ? Seulement pour se faire une première idée ? C’est souvent le cas pour une vidéo en ligne. Mais ici, ce pourrait être un leurre ! Sitôt l’écoute commencée, le solo de batterie accepté, l’attention est cadenassée. On se laisse alors traverser par ces particules sonores complexes. On se laisse dériver dans des trames sensibles, inévitablement.
C’était le 16 juillet 2019 à l’occasion de l’exposition de Marc Pataut au Jeu de Paume (Paris). Un Mathieu Bec saisissant.