Chronique

Nicolas Bianco, Federico Casagrande

L’Homme Monotone

Nicolas Bianco (cb), Federico Casagrande (g)

Label / Distribution : Instant Music Records

Ces deux-là ont bien fait de se rencontrer car en deux albums, ils inscrivent leur duo contrebasse, guitare électrique dans un jeu qui émeut les mélomanes adeptes des esthétiques apaisantes et tendres. L’Homme Monotone est un disque de douze morceaux, tous très lents. Mais il ne s’agit pas pour autant de ballades. Plutôt un récit affectueux et caressant. Des évanescences, narrations sous forme de bribes, des murmures en somme susurrés en un jeu de cordes où Federico Casagrande tient la proue. Peut-être parce que, habituellement, la guitare est devant tandis que la basse est derrière. En revanche, l’ensemble des compositions est de Nicolas Bianco et on sent que, même si le guitariste italien l’a complètement investi, le projet est avant tout celui du bassiste.

Mais peu importe en fait car, si l’on ne doit retenir qu’une chose, c’est la langueur qui caractérise ce disque et trois dédicaces dont une à Bill Evans. On n’est guère surpris, pour tout dire. Non pas que le pianiste pointe son nez ici de manière directe : on n’a pas repéré de citations et moins encore de reprises. Plutôt un hommage, et la reconnaissance d’une patte et d’une influence majeures : rien de tonitruant ici, pas de chorus explosif, une discrétion, un sens de la pondération et de la sobriété. C’est vraisemblablement par ce biais que Bill Evans est cité et que, nous, nous en profitons.