Chronique

Pascal Salmon

D’une rive à l’autre

Pascal Salmon (P), Gildas Boclé (b), Marcello Pellitteri (dms), Hildegarde Wanzlawe (voc), Romain Salmon (g), Julia Salmon (cello)

Label / Distribution : Jazz Family

La période qui sépare l’enregistrement d’un disque et sa sortie peut être plus ou moins longue, et peut même relever du parcours du combattant pour les artistes, Pascal Salmon en sait quelque chose. Enregistré en 2014, l’album D’une Rive à l’Autre sort finalement en cette rentrée 2017 sur le label Jazz Family. Un album au propos intime, que Pascal Salmon décrit comme un vis-à-vis entre le Brésil et l’Europe. Chaque titre est dédié à une personne en particulier, relié à son histoire familiale et personnelle, que ce soit de cette génération ou de générations antérieures.

Tout commence par « Ciranda De La » (la couleur du vent), une chanson que la voix de Hildegarde Wanzlawe porte avec délicatesse et beauté. Le ton est donné. Vient ensuite « Réminiscences », un titre à la ligne mélodique teintée de mélancolie, que l’accordéon appuie et qui se délecte sur une rythmique enjouée. « Des pieds et des mains » invite corps et âmes à la danse, tandis que le titre éponyme de l’album, que le pianiste dédie à son père, évoque les déracinements, pour un ailleurs meilleur, sur les rives de la Méditerranée. Une histoire d’amitié, de famille aussi - les enfants du compositeur, Romain et Julia Salmon, participent à la fête - traverse ces douze titres agréables, imprégnés d’une intention de partage, d’une envie de jouer et de transmettre ce plaisir. Le tout servi par des musiciens talentueux et une interprétation d’une grande justesse.

Si la sortie du disque a pris un certain temps, son élaboration aussi, car c’est progressivement que Pascal Salmon a rassemblé peu à peu ses compositions jusqu’à y trouver matière à un album. C’est donc un disque longuement affiné qui nous arrive en cette rentrée. Une sortie qui fait du bien, qui prolonge quelque peu notre été avec une musique qui nous ramène à nos soirées estivales, légères, et pas si lointaines.