Scènes

Pat Metheny au Théâtre de la mer

Pat Metheny a donné un concert à Sète dans le cadre de sa tournée estivale.


Pat Metheny © Gérard Boisnel

Programmer un musicien de la trempe de Pat Metheny est un énorme événement. Qu’il soit en outre sur une scène aussi belle que celle que propose le Théâtre de la mer à Sète ne pouvait que donner encore plus de volume à ce concert.

Cet été 2023, le guitariste n’avait que trois dates en France et le festival de Sète pouvait s’enorgueillir de le faire figurer dans sa 38e édition.

Pat Metheny © Christophe Charpenel

En première partie, le duo Madeleine et Salomon n’eut peut-être pas l’accueil qu’on pourrait réserver à une formation dont le projet est, tant dans la forme que sur le fond, aussi original. Mais la très grande majorité des festivaliers attendait avec impatience le concert de Metheny. On glanait çà et là quelques mots qui trahissaient cette attente : « Travels », « Orchestrion », « Lyle Mays » pour ne citer que ceux-là.

Et quand on aperçut la chevelure caractéristique de Pat Metheny avançant sur la scène avec sa non moins emblématique guitare harpe, un souffle s’est fait entendre. Enfin il était là.

Le concert a indéniablement donné raison à ces festivaliers impatients car, en un set d’une heure et demi, avec en arrière-plan la grande bleue, Pat Metheny a tenu en haleine le superbe Théâtre de la mer. En compagnie de Chris Fishman aux claviers et Joe Dyson à la batterie, il a développé un concert où pointaient un certain nombre d’éléments caractéristiques de son parcours musical : le solo à la guitare harpe, la « box », le son fusion de la solid body, l’échange mi free mi rock entre une crossover cordes nylon et la batterie, quelques parties de l’Orchestrion. Tout s’est déroulé avec beaucoup de classe et l’impression d’assister à un moment marquant de la vie de tout mélomane.

À la fin du concert, tout le monde s’est levé comme un seul homme pour une standing ovation. C’était bien sûr prévisible, tout comme le rappel que Metheny a envoyé en deux temps : une première partie en solo, à la guitare électro-acoustique, consacrée en grande partie à « Last Train Home », et un second temps en trio avec « Are You Going With Me ». On aurait aimé que jamais ça ne s’arrête.