Chronique

Nabou

Hubert

Nabou Claerhout (tb), Roeland Celis (g), Trui Amerlinck (b), Mathias Vercammen (dms)

Label / Distribution : Autoproduction

L’entrée en matière musicale de ce premier EP de Nabou est plutôt directe. On prend comme un coup d’épaule dès les premières secondes de « Manhunt » qui porte bien son nom. Ce quartet 100% flamand déboule sans crier gare et déballe son attirail musical sans trop d’égards. En un rien de temps, le groupe investit les lieux avec une musique percussive, support de l’émotion caractéristique des compositions de Nabou Claerhout. Passé l’effet de surprise, l’attention est focalisée sur ce qu’il se passe, tant il s’en passe. Avec une sensibilité manifeste, le quartet saisit la trop belle occasion que lui offre ce répertoire pour s’en donner à cœur joie car chaque morceau fourmille d’idées, de montées, de descentes et d’envolées exaltées. Toujours avec cette recherche de l’émotion à travers des mélodies touchantes, tout aussi directes.

Nabou possède un son de groupe, a son propre air de famille, qui fait que chacun des instruments résonne d’une façon inédite au contact des trois autres. En même temps qu’on découvre en musique mais aussi en entretien Nabou Claerhout, partie prenante de cette nouvelle génération enthousiasmante de trombonistes, on fait connaissance avec ses musicien.ne.s. La fougueuse contrebassiste Trui Amerlinck, déjà membre de nombreux autres projets, le guitariste Roeland Celis, qui possède son propre trio et quintet, et qui a eu l’occasion en 2016 de jouer aux côtés d’Avishai Cohen (le trompettiste), mais au piano. C’était en 2016 à Anvers et Pieter Fannes y était. Et enfin le batteur Mathias Vercammen, qui possède lui aussi sa propre formation.

Tous ont en commun de révéler au sein de Nabou une facette plus radicale de leur jeu. Une brève écoute de leurs différents univers respectifs montre que ces musicien.ne.s ne jouent nulle part ailleurs avec la même intensité, et qu’il y a bien une empreinte Nabou, forte et émouvante. Si cette brève entrée en matière ne laisse pas indifférent, elle n’est jamais qu’un début. On attend la suite avec impatience, maintenant que le coup d’épaule s’est mué en coup de foudre.

par Raphaël Benoit // Publié le 19 juillet 2020
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