Chronique

Romain Baret

Naissance de l’horizon

Eric Prost (ts), Forent Briqué (tp, bugle), Romain Baret (g, voc), Michel Molines (cb), Sébastien Necca (d)

Label / Distribution : Pince Oreilles

Il se passe toujours de belles choses du côté du collectif du Pince-Oreilles. On y avait croisé entre autres le quartet du batteur Sébastien Necca, avec le contrebassiste Michel Molines, ceux-là mêmes qu’on retrouve dans le trio + 2 du guitariste Romain Baret. Tous sont issus du très productif conservatoire de Chambéry où œuvrait notamment le trompettiste Pierre Drevet. Bref, on imagine volontiers que les uns et les autres se connaissent sur le bout des doigts et que leur collaboration en est d’autant plus riche.

L’album est fait d’un jazz dur et quelquefois rugueux, ainsi qu’en témoignent le chorus de guitare sur « Naissance de l’horizon » qui ouvre l’album du même titre ou l’introduction de « Schizophrénie ». Même « Respire » est fait de ce rock guitaristique en dépit d’un intitulé qui pourrait laisser supposer quelque chose de plus doux. Mais ne nous méprenons pas. S’il est tonique, l’album n’a rien à voir avec du rock garage. On est là dans une veine fondamentalement jazz à laquelle participent indéniablement le saxophone ténor, la trompette et le bugle. Le disque se clôt avec « A Rise Of Hope » – un titre qui laisse d’engageantes perspectives – où, outre des chorus exaltés, on note que des riffs carrément fougueux concurrencent des moments plus doux. Une mise en abyme, en quelque sorte.

par Gilles Gaujarengues // Publié le 4 février 2018
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