Scènes

David Bressat : de la lumière en hiver

Concert de sortie de l’album True Colors sur le label Obstinato.


David Bressat - Alice Leclercq

C’est avec une formation inchangée, au Sunside le 4 décembre 2019, un quintet réuni depuis quatre ans, que le pianiste et compositeur David Bressat poursuit sa route. Eric Prost est au sax ténor, Aurélien Joly à la trompette, Florent Nisse à la contrebasse et Charles Clayette à la batterie.

L’album True Colors, le deuxième avec ce format quintet après Alive, a été enregistré en live au Périscope à Lyon – dont David Bressat est un des initiateurs – et au Crescent à Mâcon – dont Eric Prost est l’un des cofondateurs. « Pour obtenir le son le plus proche de ce qui se passe sur scène, pas formaté, comme une peinture », nous précise le pianiste - également enseignant à Bourg-en-Bresse et Villefranche-sur-Saône - quelques minutes avant de rejoindre la scène du club parisien.

David, dont la mère était pianiste, nous dit puiser ses influences dans les compositeurs impressionnistes Satie, Debussy. « J’aime quand ça chante, j’aime la force mélodique des chansons, j’ai une écriture assez lyrique. »

De ses histoires mélodiques, on profite ce soir, quelques jours avant que l’équipe ne s’envole pour une tournée en Inde du 10 au 20 décembre 2019. Entre tradition et modernité, ce que l’on ressent au fil des pièces c’est de la lumière et de la générosité.

David Bressat setlist - Alice Leclercq

« Une belle virée » (« en bateau sur la Saône ? ») introduit le premier set par un thème ouvert et joyeux conjointement porté par le sax et la trompette. « Triangulo » met en valeur les solos successifs de trompette et sax. « Soleil doré », une balade lumineuse, nous séduit par la place accordée au duo piano contrebasse.« Holi », un long morceau dédié à la fête indienne qui célèbre le renouveau, la vie qui renaît, trouve son pic dans le solo enfiévré de batterie. « Pastel Song », une pièce du précédent album Alive, longuement développée, conclut le premier set par sa rythmique la plus enlevée.

Ce qui nous marque, au-delà du talent de chacun des musiciens et de la solidité de la formation, c’est la générosité dans l’écriture de David Bressat. Il laisse énormément de place aux autres. Et la réponse qu’il nous donne lorsqu’on lui en fait la réflexion en aparté est empreinte d’une très grande humilité.