Chronique

Roman Nowka’s Hot 3

Do Da Monk

Label / Distribution : Altrisuoni

Do da Monk, faire le Monk ! Comme on fait le clown, le malin, le beau ! Mais Do da Monk, c’est aussi une volonté délibérée d’utiliser les références d’aujourd’hui. Et quel hommage ! Monk à la guitare, il fallait le faire. Roman Nowka a un jeu très varié, très élastique mais aussi extrêmement tendu. Il utilise les nombreuses couleurs et possibilités que lui offre la guitare électrique. Les morceaux, pour la plupart des standards monkiens, sont orchestrés d’une façon assez binaire, mais ancrée dans le blues. Quelques compositions viennent s’intercaler, et l’on retrouve alors les ambiances propres à ce groupe de musiciens suisses. En effet, la basse, l’orgue et la voix sont tenus par Simon Gerber, membre des projets de Lucien Dubuis. Le genre est le même. Résolument matures, ces musiciens, dont Roman Nowka fait partie, n’hésitent pas à briser l’image du père et proposent une lecture moderne, hors poncifs, de cette tradition musicale dans laquelle ils s’inscrivent pourtant.
« In Walked Bud », en pizzicati parodiques, « Round Midnight » en ballade chantée, puis sussurée, « Blue Monk » jeté en quinze secondes et, en guise de conclusion, un bonus track de 18 minutes, « Merci beaucoup », en forme de bœuf en club. Nowka comme Gerber sont aussi à l’orgue et au Fender Rhodes sur certaines plages.
Do da Monk est un disque essentiel qui expose les multiples facettes d’un jazz vivant et bouillonnant, débordant d’humour et d’innocence. Et Roman Nowka est à suivre de très près.