L’Autrichien Alfred Vogel et la Suisse Sylvie Courvoisier n’avaient jamais joué ensemble. Deux histoires, deux pratiques.
La pianiste est new-yorkaise d’adoption, le second sillonne ses Alpes avec Tres Testosterones. Pourtant tous les deux ont le sens de l’infime et du voyage. « The Lemon Table » pourrait paraître austère, avec ses cordes pincées au cœur du piano et des tintements lointains ; il amorce cependant un mouvement. Un souffle qui, lorsqu’il est lancé, ne croise que peu d’obstacle.
C’est l’enjeu de Pulse que de donner de l’élan dans une rencontre libre et explosive qui s’attache aux détails et aux poussières pour leur donner liant et matière (« Bifurcated Tower »). Le jeu de Sylvie Courvoisier nous est familier ; il est ample et très expressif. Il sait aussi se révéler fort versatile à la rencontre de Vogel, habile percussionniste qui aime à ne jamais rester en place, à l’image d’un Lucas Niggli, avec qui la pianiste a joué. Un disque léger et bienvenu.