Charles Kieny, accordéoniste de l’extrême
Rencontre avec le leader de CKRAFT, adepte de l’accordéon augmenté.
Charles Kieny © Serge Heimlich
Surtout ne vous fiez pas à ses allures de jeune homme tranquille, qui vous accueille avec un large sourire. Cet accordéoniste pas comme les autres a choisi de mettre le feu à une musique alimentée par une très forte puissance électrique, tout en gardant à l’esprit l’idée d’un chant ayant traversé les siècles. Epic Discordant Vision, le premier album de CKRAFT, en est d’ailleurs la parfaite illustration.
- Charles Kieny © Serge Heimlich
- Pour commencer, pouvez-vous nous résumer votre parcours, depuis vos premiers contacts avec la musique jusqu’à ce jour ? Et bien sûr, parlez-nous de l’accordéon, un instrument qui semble vivre une nouvelle vie depuis quelque temps (il y a en France notamment pas mal d’accordéonistes dans le domaine du jazz : Vincent Peirani, Didier Ithursarry, David Venitucci, Laurent Derache…). Pourquoi ce choix en ce qui vous concerne ? Était-ce votre premier choix ?
Mes premiers contacts avec la musique se sont faits grâce à ma grand-mère, alsacienne, qui écoutait pas mal de musique folklorique allemande, dans laquelle l’accordéon est très présent. Un jour, je devais avoir 5 ou 6 ans, elle m’a littéralement mis un accordéon sur les genoux : de vieux instruments à l’odeur poussiéreuse traînaient dans son grenier ! Voilà pour le story-telling. La vérité est que ce petit hobby n’a pas duré bien longtemps. Gamin, j’ai fini par arrêter de toucher à l’instrument, au profit du sport et d’autres activités plus amusantes à mon goût.
Je ne suis revenu à la musique que plus tard, vers la fin de mes années de collège, quand j’ai vu un camarade de classe, féru de funk-rock et de groove, systématiquement cogner sur une batterie après les interminables cours de flûte en plastique. Quelle chance qu’il y ait eu une batterie qui traînait dans le fond de la classe. Vous noterez qu’il semble y avoir beaucoup d’instruments qui traînent là comme par hasard, dans mon parcours !
Après m’être mis à la batterie durant plusieurs années et avoir commencé mon groupe de rock du dimanche avec les copains du lycée, j’ai assisté par hasard à l’atelier jazz du Conservatoire départemental, qui assurait la première partie d’un concert de Dmitri Baevsky, et là ce fut la révélation. Moi qui avais passé mon temps à n’écouter presque exclusivement que du rock, du funk et du métal, je me prenais de plein fouet l’apparente « liberté » de ces improvisateurs de jazz, qui une fois le thème joué, paraissaient partir dans des envolées qui leur étaient propres. Ils semblaient être si libres et avoir le charisme et le vocabulaire pour s’exprimer et entraîner le reste du groupe avec eux. Du jour au lendemain, j’ai tapé « jazz » dans un moteur de recherche (oui, ça existait déjà…), et j’ai téléchargé tout ce que j’ai pu trouver pour l’écouter en boucle avec avidité dans mon petit lecteur mp3 (oui, ça existait…).
Ensuite, j’ai pu rejoindre l’atelier jazz du conservatoire, plus ou moins en tant que batteur remplaçant, mais la volonté de jouer les mélodies des grands thèmes de jazz a été suffisamment forte pour m’inciter à reprendre l’accordéon et en refaire mon instrument principal. De fil en aiguille, j’ai mis de côté la batterie, et je suis passé par plusieurs professeurs et écoles de musique (conservatoires de Colmar, de Metz, CMDL, Académie de Villecroze, CNSMDP en jazz) grâce auxquels j’ai pu étudier un ensemble de sujets et d’approches différentes de l’accordéon et de la musique en général.
J’ai eu la chance de faire quelques rencontres marquantes pendant les quelques années pré-Covid, notamment Richard Galliano, Vincent Ségal et Vincent Peirani (avec qui j’ai pu travailler pendant des résidences de l’Académie Musicale de Villecroze), toutes les incroyables master-classes du CNSM de Paris (de grands maîtres et leaders de la scène jazz européenne et américaine, ne comptez pas sur moi pour le name dropping), ainsi que Fabrizio Cassol (saxophoniste et leader du groupe Aka Moon) avec qui j’ai pu faire une bonne partie de la tournée de son projet Requiem pour L et ses résidences de création interculturelles Medinea.
Les années de Covid et l’absence de concerts qui en a découlé m’ont libéré le temps nécessaire à l’écriture de répertoires pour mes projets CKRAFT (jazz-métal, en quintette) et CrozPhonics (jazz de chambre, un trio composé de deux violoncelles et accordéon).
- Parlons des musiciens du groupe : comment vous êtes-vous rencontrés ?
Dans les écoles de musique ! J’ai rencontré William Bur, notre batteur, au conservatoire de Metz, et les autres : Marc Karapetian (basse), Antoine Morisot (guitare), Théo Nguyen Duc Long (saxophone), Mathilde Tirard (ingénieure du son) au CNSMDP, le Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris.
- Charles Kieny © Serge Heimlich
- Jazz métal : une formation à l’assise très puissante (guitare, basse, batterie) à partir de laquelle « s’envolent » un saxophone et un accordéon. Comment s’est dessinée cette formule sonore ?
Le power trio est, en effet, l’assise du groupe, l’ossature du son « métal » que je vise, avec une basse à 6 cordes, une guitare à 7 cordes, une grosse batterie accordée bien grave et équipée d’une double-pédale. L’idée est d’avoir un impact puissant et net dans le bas du spectre, de pouvoir, à l’image de mes références, Gojira et Meshuggah, exécuter des riffs destructeurs dans les tréfonds de ce qu’il est possible de produire avec ces instruments, et que le timbre du saxophone ténor allié à celui de l’accordéon, noyau acoustique du groupe, puisse aller explorer librement les zones supérieures du spectre, majoritairement avec des solos et des mélodies médiévales harmonisées, et offrir le côté organique, le chant - parfois le hurlement - de CKRAFT.
- Dans les présentations du groupe, il est souvent question de votre accordéon augmenté. Pouvez-vous nous le présenter plus en détail, d’un point de vue technique et de la place que vous lui accordez ?
J’appelle mon accordéon ainsi car il est équipé de capteurs électroniques. Pour chaque note produite mécaniquement par mon instrument acoustique, se trouve en face un petit électroaimant et/ou un capteur de contact, qui envoie un signal électrique à mes synthétiseurs, qui transforment ça en toutes sortes de sons que je paramètre à l’avance. En résumé, je me sers de mon instrument acoustique comme d’un clavier maître pour diriger des synthétiseurs.
La place que je lui donne dans CKRAFT est primordiale : cette installation me permet d’atteindre naturellement des volumes sonores comparables à ceux des autres instruments amplifiés, je peux donc parfois rejoindre la section rythmique et exécuter des riffs, je peux également parfois prendre la place d’un coloriste pour des « nappes », très en arrière dans le son du groupe, ou au contraire des solos et apparaître au tout premier plan alors que le power trio tourne à plein régime derrière ! Bien que je m’en serve également en tant que tel dans ce répertoire, le simple son acoustique de l’accordéon, s’il n’était pas ainsi augmenté, ne me permettrait pas cette variété de rôles et de timbres, avec une telle précision dans ce contexte très amplifié.
Cette problématique est assez récurrente dans des contextes de musiques à fort volume, avec des instruments tels que l’accordéon : comment se faire entendre, comment aller au-delà du rôle prédéfini, légèrement en retrait, imposé par la facture même de nos instruments ? Pour certains, ça passe par des micros, pousser le volume, ajouter des effets, des pédales, etc. Pour moi, c’est plutôt par l’utilisation de capteurs qui me permettent d’ajouter une autre source sonore, les synthés, sans toucher au son acoustique naturel de l’accordéon que je veux préserver à tout prix.
- Un groupe de jazz métal : voilà une étiquette assez inédite et peut-être le risque de dérouter les programmateurs ? Quel est le public du groupe ou du moins, comment l’imaginez-vous ? Et n’avez-vous pas peur d’effrayer le public plus « classique » du jazz ?
Je pense qu’au XXIe siècle, avec la mondialisation, internet, et tous les métissages culturels qui en découlent, le public est tout à fait prêt à entendre un mélange de jazz et de métal. Quelques projets ont existé avant nous (et existeront encore longtemps je l’espère) et ont trouvé leur public avec ce genre de mélanges explosifs. Je pense que notre public nous ressemble, il y a sûrement des fans de Igorrr, de Meshuggah, de John Zorn, Mr.Bungle, Mike Patton, de Magma ou King Crimson mais aussi de Guillaume Perret, Théo Ceccaldi ou Tigran Hamasyan (nous partageons notre bassiste avec ce dernier, d’ailleurs). En ce qui concerne les programmateurs, celui de Nancy Jazz Pulsations nous a placés l’an dernier devant 1000 personnes, en co-plateau avec Makaya McCraven suivi de Roberto Fonseca, et les retours du public ont été incroyablement positifs : ça a dissipé tous les restes de doute qu’il pouvait y avoir, pour ce qui est du « monde du jazz » en tout cas. Côté métal, cela reste à voir, on vous tiendra au courant après notre premier HellFest ! Mais j’ai bon espoir. Je cultive autant d’amour et de respect pour le métal que pour le jazz, et chaque composition de CKRAFT s’inscrit dans cette passion pour les deux mondes.
- Charles Kieny © Serge Heimlich
Les chants grégoriens forment un matériau mélodique extrêmement puissant, ils ont traversé les siècles et s’extraient aujourd’hui de leur contexte religieux d’origine pour être associés à des éléments de culture populaire
- Parmi les sources de la musique de CKRAFT, il y a les chants grégoriens. Voilà qui ne saute pas forcément aux oreilles en écoutant le disque. Où retrouve-t-on ces chants grégoriens ? Qu’est-ce qui est grégorien dans la musique de CKRAFT ?
Dans quasiment tous les morceaux de CKRAFT (à l’exception de deux ou trois pistes sur l’album), la mélodie principale est issue d’un chant grégorien, ou au moins d’un fragment non négligeable : elle est utilisée comme un trait d’union entre les deux univers, jazz et métal. Les chants grégoriens forment un matériau mélodique extrêmement puissant, ils ont traversé les siècles et s’extraient aujourd’hui de leur contexte religieux d’origine pour être associés à des éléments de culture populaire. De nombreux compositeurs s’en sont servi dans la musique classique, dans les musiques de films et de jeux vidéos [1]. La pureté et l’apparente simplicité de ces mélodies permettent de fédérer tous les éléments musicaux qui se trouvent autour d’elles. Elles sont parfois jouées à l’unisson, parfois harmonisées, la plupart du temps entre saxophone et accordéon, et assurent la trame et la cohérence des morceaux.
- Avec CKRAFT, on comprend que vous êtes à la recherche d’une fusion de vos amours musicales, qui embrassent sans doute de grands noms du jazz, mais aussi des groupes tels que Magma, Meshuggah, King Crimson, et quelques autres. Planent aussi les influences de Vincent Peirani (Living Being notamment) ou de Guillaume Perret. Quelle est votre « carte » musicale, quels en sont les grands continents ?
Je suis vraiment tombé amoureux de la musique lorsque j’étais adolescent. Je n’écoutais presque exclusivement que du métal, en particulier KoRn, Slipknot, Meshuggah, Opeth et Gojira, dont les productions de la fin des années 1990, début des années 2000, sont pleines de pépites. L’album The Link (Gojira, 2005), trouvé à la médiathèque locale, m’a vu grandir, ainsi que Still Life et Ghost Reveries (Opeth, 1999 et 2005), Chaosphere et Obzen (Meshuggah, 1998 et 2008), Iowa et Vol.3 The Subliminal Verses (Slipknot, 2001 et 2004), Follow the Leader et Issues (KoRn, 1998 et 1999) et bien d’autres disques de groupes plus énervés les uns que les autres.
Quelques autres groupes plus axés groove sont venus pimenter cette « grande baston générale » (Fishbone, Primus et Dub Trio, en autres) et je suis un jour tombé sur l’album California de Mr.Bungle (1999), qui doit être un des albums que j’ai le plus écoutés à l’heure actuelle.
Côté jazz, ayant commencé, adolescent, par télécharger au hasard tout ce que je pouvais trouver, je suis naturellement tombé sur les grands maîtres : John Coltrane, Duke Ellington, Dizzy Gillespie, Sonny Rollins sont les premiers noms qui m’ont marqué. J’ai découvert plus tard au conservatoire tous les autres grands maîtres que je ne citerai pas tous, car je fonctionne plutôt par album que par artiste, à vrai dire !
Du côté des productions plus modernes, Season of Changes de Brian Blade (2008) m’a énormément marqué, les compositions de Jon Cowherd sont si pures et le Fellowship Band de Blade semble être là pour guérir toutes les blessures de l’auditeur ! Les productions de Kurt Rosenwinkel (Deep Song en 2005, Star Of Jupiter en 2012), de Aaron Parks (Invisible Cinema en 2008), de Chris Potter (Follow the Red Line en 2007) en ou encore de David Binney (Cities and Desires en 2006, Barefooted Town et Graylen Epicenter en 2011) m’ont beaucoup marqué.
Shut Up And Dance (Orchestre National de Jazz de Daniel Yvinec & John Hollenbeck - 2010), Sabotage And Celebration de John Escreet (2013), Ethos de Logan Richardson (2008), Smiling Organizm de Zhenya Strigalev (2012), Casting For Gravity de Donny McCaslin (2012), ont également été tout en haut de la pile de disques pendant un moment.
Je n’ai pour ainsi dire jamais beaucoup écouté de « prog », sauf si on peut qualifier ainsi Mekanïk Destruktïẁ Kommandöh, Köhntarkösz et 1001º Centigrades de Magma… Ou encore Tarkus de Emerson, Lake & Palmer ou Au-delà du délire du groupe Ange (j’ai trouvé ce dernier dans les vieilles K7 de ma mère !). Le côté torturé m’a toujours beaucoup parlé. En revanche je n’ai appris l’existence de King Crimson que très récemment, mais je vois pourquoi certains auditeurs de CKRAFT le citent comme référence, même si ce n’en est pas forcément une pour moi !
La musique n’est pas forcément un moyen de résistance, mais plutôt un moyen de description, assez puissant et profond, pour dépeindre l’invraisemblable violence de l’Homme et de la nature
- Le visuel du disque est assez violent (on pourrait faire un parallèle avec celui du premier Magma et sa griffe qui broyait le monde) et dessine une vision du monde plutôt angoissante. C’est votre vision du monde ? Ou, en d’autres termes, est-ce que vous considérez la musique comme un moyen de résistance ?
En effet, la pochette est assez rude, on a cherché à avoir quelque chose qui se rapproche d’une scène épique, dans le cas présent une bataille ou plutôt un massacre : notre illustrateur, Olivier Laude, s’est basé sur une tapisserie : Le Massacre à Jérusalem, de l’Histoire de Titus et Vespasien, dont il a dessiné une version distordue, « avec des feutres noirs arrivés à maturité » selon ses mots. Puis il a numérisé son dessin et ajouté les couleurs. L’idée que toute la scène soit inondée est un clin d’œil à notre premier single « Drowning Tree », qui présente un arbre mort au milieu d’une étendue infinie d’eau. On peut imaginer que l’arbre est le même sur les deux pochettes ! La ville en feu en arrière-plan et l’énorme tsunami qui arrive sur la droite présagent une fin violente et inéluctable pour tous nos petits personnages, massacrés et « massacrants » (sic). J’étais attaché au fait que le processus de création de la pochette soit en grande partie manuel et artisanal, comme notre musique. Ça a pris beaucoup de temps, mais on en est très heureux. La vision présentée n’est pas forcément une vision du monde mais plutôt une scène, épique et discordante au possible. Je trouve que c’est assez en accord avec les mythologies et les écrits religieux, où les dieux détruisent des villes pour un oui ou pour un non. Les scènes décrites dans les chants grégoriens que nous utilisons sont certes moins trash que ça, mais elles sont directement issues de ce genre d’imaginaire religieux de bien et de mal absolu, de destruction, de plaies et d’apocalypse. Je dirais que la musique n’est pas forcément un moyen de résistance dans notre cas, mais plutôt un moyen de description, assez puissant et profond, pour dépeindre l’invraisemblable violence de l’Homme et de la nature.
- Charles Kieny © Serge Heimlich
- CKRAFT frappe très fort, sur disque comme sur scène. Est-il possible d’aller plus loin à ce niveau ? Ici se pose la question de l’évolution du groupe.
C’est vrai qu’après avoir enregistré ce premier album, passé du temps en studio et sur scène, je connais d’autant mieux mon équipe, et je suis prêt à leur écrire des morceaux encore plus tordus, peut-être pour un deuxième album dans deux ou trois ans. Je préfère garder un processus de création lent et réfléchi, on a besoin de temps pour digérer et peaufiner les morceaux. Ce qui est sûr, c’est qu’il sera toujours question de frapper plus fort, sur disque comme sur scène !
- Sur scène, le groupe accorde une grande influence à la lumière, aux effets et à tout le travail qu’on peut effectuer à ce niveau.
Absolument ! Nous avons nos propres ingénieurs son et lumière, qui ont pris part à la création du show et qui font partie intégrante du groupe. On est sept sur la route, cinq musiciens et deux ingénieurs donc, et un concert de CKRAFT s’accompagne généralement d’un jeu d’ombres et de lumières et d’une image sonore élaborée.
- On vous a récemment vu évoluer au sein de l’orchestre des jeunes de l’ONJ. Pouvez-vous nous parler de cette expérience ?
C’était génial. Frédéric Maurin, le directeur actuel de l’ONJ, a mis en place cet orchestre des jeunes, qui permet à de jeunes musiciens de jouer les répertoires historiques de l’ONJ, sous la direction… des chefs eux-mêmes ! Théo (le saxophoniste de CKRAFT) et moi-même avons été sélectionnés pour faire partie de la première mouture de ce projet. Nous avons pu jouer et enregistrer la musique de François Jeanneau (ONJ 1986). Une rencontre extraordinaire avec cet homme et sa musique, les autres jeunes jazzmen gonflés à bloc, et avec les équipes de l’ONJ, qui ont par la suite bien voulu soutenir notre projet CKRAFT, notamment dans le cadre du Fonds Régional pour les talents émergents (FoRTE), financé par la Région Île-de-France, pour lequel ils nous ont parrainés et dont nous sommes lauréats 2021. Un sacré coup de pouce pour le projet !
- Parlez-nous de vos autres projets, présents et à venir.
Je pars bientôt en résidence avec mon projet acoustique CrozPhonics, c’est un trio de deux violoncelles et accordéon, avec Sary Khalifé et Bruno Ducret, la musique est totalement originale et écrite sur mesure pour ce qu’on pourrait qualifier de… trio de jazz de chambre progressif ! Je suis « raide dingue » du son du violoncelle, et j’ai déjà enregistré quelques compositions pour cette formation au cours des dernières années, notamment avec Vincent Ségal et Adèle Viret, et il est temps maintenant de fixer le répertoire et de développer cette formation sur le long terme, en compagnie de Sary et Bruno, qui présentent à eux deux une palette de sons, de nuances, de groove et de lyrisme assez hallucinante. Nous allons bientôt filmer quelques vidéos pour présenter le projet, et dans l’idéal j’aimerais enregistrer un album avec eux d’ici l’an prochain.