Chronique

Félix Zurstrassen Quartet

Nova

Félix Zurstrassen (b), Nelson Veras (g), Ben van Gelder (as), Antoine Pierre (dms)

Label / Distribution : Igloo

Pour son premier projet en tant que leader, Félix Zurstrassen a soigné chaque aspect de son œuvre et n’a négligé aucun détail. Il a d’abord méticuleusement choisi les musiciens qui composent le groupe et s’en explique dans un entretien accordé à Claude Loxhay pour Citizen Jazz. Groupe qui d’ailleurs se décline en trio sur 6 titres de l’album, et en quartet sur 4 autres. Le saxophoniste hollandais Ben Van Gelder arrive en effet après que les trois premiers titres ont installé une atmosphère intime faite d’ondulations, de dialogue de cordes sur peaux. Les compositions sont aériennes et vont bien aux grands espaces que suggèrent les très belles photos de Delphine Gilson et Maxime Oudoux sur la pochette.

La musique de Félix Zurstrassen est subtile et nécessitait en effet des musiciens qui en saisissent l’intention. C’est le cas avec Nelson Veras, guitariste déroutant de fluidité et d’inventivité mais aussi avec Antoine Pierre, le complice de longue date, batteur surprenant d’aisance, qui attaque sa batterie d’un mouvement continu comme d’un seul geste, englobant tout et ponctuant ses rythmes de pichenettes bien placées. Le déchaînement sur le titre éponyme en est une belle représentation. Le temps est très subjectif à l’écoute de ce Nova, dont on ne perd pas une miette. Neuf compositions originales signées par le bassiste qui s’en tient à la basse électrique sur l’intégralité de l’album, auxquelles s’ajoute la version d’« April in Paris », qu’une telle formation ne pouvait que rafraîchir. Nova est un disque aussi léger que profond, une musique qui ne dit pas tout tout de suite, faite de multiples recoins, et qui se révèle graduellement.