Chronique

Esinam

Esinam

Esinam Dogbatse (fl, voc, synth, tama, mbira, pandeiro)

Label / Distribution : SDBAN

Esinam Dogbatse a d’abord fait ses armes aux côtés d’artistes comme Alsarah & The Nubatones, Selah Sue ou encore Melanie De Biasio, avant de proposer ce premier EP sous son nom. Un projet qu’elle livre seule, en multi-instrumentiste aguerrie, puisqu’elle chante sur des sons électroniques qu’elle fabrique et combine avec un clavier, une flûte traversière, mais aussi des instruments traditionnels tels que le tama, la mbira et le pandeiro. Le résultat révèle un électro-jazz à la fois avant-gardiste et très ancré dans ses racines, notamment ghanéennes.

En seulement quatre titres, Esinam donne le ton et impose son style à travers une musique maîtrisée et bigarrée. La douceur côtoie la détermination et l’énergie de cette musique hybride n’a rien d’artificiel. Elle construit des ponts, et utilise des outils électroniques afin de traduire des sentiments humains, des sensations organiques. Dansante, elle parcourt les corps et leur insuffle le mouvement.

Si la musicienne signe la composition et la production des 4 titres de ce premier EP - et même la pochette -, elle invite le DJ et producteur sénégalais Ibaaku sur « Electric Lady », le titre phare du disque qui a donné naissance à un clip au visuel très réussi. Là encore, Esinam a supervisé le concept, le scénario et le visuel du clip. Ce premier jalon posé, on s’attend à ce que d’autres histoires ne tardent pas à émerger chez une musicienne qui a visiblement beaucoup à dire et qui le dit bien.