Portrait

Fred Poulet : t’es chanteur ? Alors…


Fred Poulet et Sarah Murcia, photo Christophe Charpenel

Auteur-compositeur-interprète-réalisateur-journaliste-sportif, Fred Poulet touche à tout avec une gracieuse désinvolture. S’il a pleinement sa place dans ces colonnes, c’est par l’obstination qu’il met à s’entourer de musiciens venus de la sphère jazz.

Fred Poulet sévit depuis les années 90. Il signe ses trois premiers disques sur le label de Pierre Barouh, Saravah. Sur le second, Encore cédé figure le tube hispano-cycliste Walking Indurain tandis que le troisième, Dix ans de peinture, est cornaqué par le guitariste Rodolphe Burger. À la fin des années 90 et au tournant des années 2000, il commence à côtoyer les musiciens de jazz, les plus intéressés par la transversalité et les esthétiques rock. Sarah Murcia, Franck Vaillant, Gilles Coronado notamment sont de la partie. Avec eux, il signe en 2005, chez Label Bleu, Milan Athletic Club, son disque le plus abouti.

Il travaille également sur des réalisations de vidéos et de documentaires, écrivant également pour le sport dont il est un grand amoureux (Substitute, consacré au footballeur Vikash Dhorasoo, reçoit un prix du film français au Festival de Belfort). Il réalise également le Making Fuck-Off autour du film Mammuth de Gustave Kervern et Benoît Delépine avec Gérard Depardieu. Entièrement tourné en super-8, le film est présenté à Cannes en 2010.

Depuis on a pu l’entendre, en 2012, dans Beau catcheur en duo avec Sarah Murcia pour des reprises de chansons tirées du répertoire national et international (Brassens, Goldman, Gainsbourg, Diam’s, Jordy (ex-bébé), les Sex Pistols, etc.).

En 2018, il sort The Soleil avec le guitariste Maxime Delpierre. Sa voix grave, traînante, distanciée, met en valeur un goût pour des mots précis qui s’inscrivent dans des phrases savamment polies. Peintre des univers désenchantés, Fred Poulet est de ces chanteurs atypiques qui déroutent le grand public mais prolongent, avec talent et de manière désaxée, la grande histoire de la chanson.

Le titre de cet article est tiré de la chanson « Ça alors », sur le disque Hollywood Baby.

par Nicolas Dourlhès // Publié le 21 novembre 2021
P.-S. :

Discographie :
Mes plus grands succès (Saravah - 1995)
Encore cédé (Saravah - 1996)
Dix ans de peinture (Saravah - 1998)
Hollywood baby (Wagram - 2003)
Milan Athletic Club (Label bleu - 2005)
Golden retrieval, avec Gilles Coronado (Signature France Musique - 2005)
The Soleil (Dernière bande, Médiapop records - 2018)