Chronique

Meta

Epigram

META (voc, perc), Pierre de Bethmann (p, Fender Rhodes), Michael Felberbaum (g), Joshua Levitt (ss, flûte ney), François Moutin(cb), Karl Jannuska (d), Felipe Saldivia (voc)

Label / Distribution : Nocturne

Entouré de musiciens de jazz de renom, Meta, chanteur à la voix multicolore, propose une musique au style est très travaillé que l’on osera appeler jazz sub-saharien : entre chants doux et chants parlés, sur des airs de flûte orientale, des rythmes sub-sahariennes et des dissonances dans la déclamation, Meta fait son jazz-world. De fort belle manière, car la musique, dynamique, respire malgré l’apport abondant de tous ces musiciens inspirés.

Étonnant à la première écoute, Meta n’innove pourtant pas, mais parvient à faire fusionner avec aisance deux styles différents. Plus exactement, il utilise le jazz comme un support, un accompagnement à sa voix « leader » qui l’orne de rythmiques et de sonorités traditionnelles sub-sahariennes : un voyage que l’imagination nourrit d’émotions et de sensations. Cependant, sa musique très écrite, très structurée, ne rend pas un son très naturel - elle laisse peu d’espace aux élans inspirés, à l’improvisation, en dehors de quelques chorus déterminants.

Il n’empêche, la Musique est là, avec une voix et un univers bien personnels (bien que le très politisé « Autodétermination », écrit par les frères Moutin, rappelle irrésistiblement Nougaro). Les vocalises de Meta doublent l’instrument leader (piano, flûte) sur presque toutes les pièces - on pense par exemple aux chants d’Irena Aebi dans le groupe de Steve Lacy.

Jazz groovy sur « Bee », avec chorus délicieux de David El Malek, rythmes brésiliens sur « Sweet Ghost », jazz contemporain pour « Autodétermination »... les inspirations multiples de Meta demeurent essentiellement jazz. Bien arrangées, ethniques, raffinées et ... parfaitement jouées, elles sont à découvrir en concert, où l’on se dit que selon toute probabilité, la musique prendra tout son corps.