Pak Yan Lau & Lionel Malric

Pak Yan Lau et Lionel Malric n’ont rien prémédité, si ce n’est une rencontre, éphémère et confidentielle, au printemps 2014. Des micros ont été branchés au dessus de deux pianos préparés, et la magie de cet instant a pu être capturée. L’idée d’un disque émerge, et il faudra attendre la fin de l’année 2018 pour que celui-ci paraisse chez El Negocito Records.

Après son Solo pour 227 cordes, le pianiste français convie donc une autre pianiste, figure de la scène expérimentale bruxelloise, à ce Duo pour 454 Chordes. Pak Yan Lau est une exploratrice du tout petit. Sa démarche consiste à chercher l’extraordinaire dans l’ordinaire et pour se faire ses projets sont multiples. Active au sein de Going, groupe bruxellois aux grooves électriques et rythmes syncopés, de Stills, duo expérimental avec la saxophoniste Audrey Lauro, sur les photographies de Ian Dykmans - qui signe d’ailleurs la pochette de ce Duo pour 454 Chordes -, elle compose également pour la danse, le théâtre d’ombres et les documentaires.

Pour Lionel Malric, le palais idéal du facteur de piano demeure ce demi-queue Erard de 1908. Celui pour qui la recherche du son exact est une obsession semble trouver chez sa coéquipière belge une vraie complice. A l’écoute de ce moment totalement imprévu et improvisé on se dit qu’en effet, ces deux-là étaient faits pour se rencontrer. Qu’une telle justesse soit née sur l’instant est tout simplement stupéfiant. Les sons coulent et semblent aller chercher toujours plus en profondeur. De cette immersion au centre de la terre, nous parvient la bande-son de ce qui ressemble à une expédition spéléologique. Alors on se laisse glisser dans cet inconnu, comme on tombe sous le charme d’un poème dont les mots trouvent leur écrin, quelque part, en nous.