Chronique

Roberto Negro Trio invite Christophe Monniot

Luna Di Wuxi / Kimono

Roberto Negro (p, comp), Jérôme Arrighi (b), Adrien Chennebault (dm), Christophe Monniot (as, ss, comp)

Label / Distribution : Tricollection

Un double CD qui aura attendu - et nous avec - un certain temps avant de sortir des boîtes et autres étuis où il restait caché pour de bonnes raisons. L’actualité de la Loving Suite pour Birdy So a primé sur cet enregistrement qui date de mars et juillet 2012 et résulte d’une part d’un concert à Lyon (le live avec Christophe Monniot), et d’autre part de deux séances en trio.

L’actualité fait bien les choses : au sortir de trois soirées « Tricot » à Orléans, dont l’une a permis de découvrir le grand orchestre du Tricot jouant une pièce de Monniot intitulée « Jéricho Sinfonia » (ou comment à la fois évoquer un mur en musique et le faire tomber), on est pénétré de l’idée que les jeunes gens et jeunes filles du Tricollectif savent aller chercher les collègues des autres générations (tels que Louis Sclavis par exemple) pour tisser (évidemment) avec eux des liens et élaborer des œuvres.

Le CD en trio offre des compositions du pianiste à l’exception du premier titre, « Grace » (de Jeff Buckley), et du septième (« Miss J. » de Richard Rodgers). Mais l’acmé de la session est atteint avec « I Wish I Could Be A Melody » qui conclut le disque en beauté, insistance et emballement. Quant au « live » avec Monniot, il offre évidemment des espaces de liberté dont le saxophoniste profite avec un appétit féroce, et une audace dans les déboulés dont il a le secret.