Chronique

Trond Kallevåg

Amerikabåten

Trond Kallevåg (g, pedal steel) ; Daniela Reyes (acc, g) ; Selma French (vln, vln hardanger, g, voc) ; Håkon Aase (vln, g, harmonium) ; Jo Berger Myhre (elb) ; Ola Øverby (dm, scie musicale)

Label / Distribution : Hubro

Le guitariste Trond Kallevåg aime visiter des cultures qui ne sont pas les siennes en les mâtinant de ses racines nordiques. Ses deux précédents albums chroniqués sur Citizen Jazz (Bedehus & Hawaii et Fengselsfugl), entre musique hawaïenne et folk-blues, en témoignent.

Pour Amerikabåten (le bateau américain pour ceux dont le norvégien est un peu rouillé), il se confronte aux musiques traditionnelles américaines en se mettant dans la peau de ses ancêtres émigrants pour le Nouveau Monde au XIXe siècle. En résultent des atmosphères americana, country et bluegrass très zen et un brin décalées qu’on pourrait rapprocher de certaines facettes du travail du violoniste américain Eyvin Kang.

En dépit de la durée très courte du disque, une demi-heure pour neuf titres, on ne ressent ni précipitation ni effet zapping. La musique, très écrite, développe de belles couleurs orchestrales centrées sur la grande variétés des cordes présentes dans l’instrumentarium (violons, guitares, pedal steel, basse). Les morceaux sont pensés comme des chansons sans chanteur, les rares improvisations étant principalement ornementales autour des mélodies.

Amerikabåten se révèle très plaisant et délicat, idéal pour voyager dans une Amérique fantasmée.